Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il aura mis le temps à arriver celui là ! Près de 6 ans après le très incompris The Amalgamut et près de 9 ans après le monumental Title Of Record, voici que Filter sort de sa torpeur (ou de cure de désintox’ c’est selon), Richard Patrick est de retour.
Alors retour par la grande porte ? C’est à voir, c’est surtout une question de point de vue.
Foncièrement, il est difficile de dire que Filter prend des risques tant les premières notes de Soldiers Of Misfortune annoncent la couleur. On est en terrain connu, la recette utilisée par Patrick et consort sur Title Of Record est ici de retour pour un mix de ballades pop et de titres plus péchus mais aussi plus électroniques.
Dans 90% des cas sur cet album, les refrains sont redoutables d’efficacité, les guitares sont de sortie et surtout on retrouve ce qui fait une grande partie de la personnalité du groupe : le timbre de voix de Richard Patrick. Certes ce n’est plus ce que ça a été mais il a de bon reste. Sur The Wake notamment, on se croirait revenu aux grandes heures du groupe tant ce titre a de faux airs de Hey Man Nice Shot (morceau qui a propulsé le groupe sur le devant de la scène). Ce qui frappe surtout c’est la volonté de faire du « radio friendly » que semble avoir mis Richard dans la composition de ses morceaux. Chaque titre est un single potentiel et ça donne parfois l’impression que Filter court après sa gloire passée – je prendrais à titre d’exemple Cold (Anthem For The Damned) qui rappelle plutôt pas mal Take A Picture sur Title Of Record. Même si le résultat est homogène et de qualité on peut être un peu déçu par le manque de progression du groupe. Gageons que ce ne soit là qu’un album de remise en route avant un vrai pas en avant.
Anthems For The Damned est bon disque de rock, Filter ne réinvente pas la roue et ne se réinvente pas mais globalement ça le fait.
Les fans ne seront pas dépaysés et les autres découvriront avec plaisir. Je ne saurais trop conseiller de jeter (ou rejeter) une oreille sur Title Of Record et Short Bus parce que bon… les fondamentaux il n’y a que ça de vrai hein !