Oui je sais… oui toi là-bas, je vois déjà ce que tu vas me dire : encore un groupe de metalcore à la con, comme si on n’en avait pas assez comme ça ! Et je dirais : oui c’est vrai… mais à la rigueur maintenant on ne leur demande pas d’inventer la poudre mais juste d’être eux même ou au moins d’être efficace. Bring Me The Horizon, à défaut d’autre chose, ils sont efficaces… très efficaces.
Bah oui, noyés sous des litres d’encre par les tatoueurs, la visibilité réduite par une mèche surabondante, on ne peut pas dire que Bring Me The Horizon se démarque par son look. Sauf que pour des mécheux, ils sont énervés… très énervés.
En témoigne The Comedown, première chanson de Suicide Season. J’étais tellement loin de m’attendre à un tel torrent de violence pareil que j’en suis tombé de ma chaise. En dehors de l’aspect méche (amment) burné du groupe, l’autre chose qui surprend c’est la voix d’Oliver. Le petit père donne parfois l’impression d’avoir oublié de muer avant de passer à une voix limite death voir blackisante. Faut dire qu’ils ne sont pas bien vieux les petits gars de BMTH.
Alternant gros riffs et rythmiques atomiques avec des breaks puissant soutenus par une prod monstrueuse signée Fredrik Nordstrom (Dimmu Borgir), le groupe enchaîne les brulôts (Football Season Is Over) avec une maîtrise surprenante tant au niveau des compos qu’au niveau technique. Car non seulement ils ne sont pas vieux, mais ils en sont déjà à leur second opus et ce qu’ils montrent sur Suicide Season laisse présager d’un avenir plutôt radieux pour eux, pour peu qu’ils sachent faire évoluer leur musique un minimum. Et encore on mesure déjà le chemin parcouru depuis Count Your Blessings.
Côté parole par contre, on retrouve l’empilement de clichés qu’ils ont pour leur look ou même pour la pochette de l’album. On dirait le journal intime d’un ado mal dans sa peau – It Was Written In Blood en est un bel exemple.
Quoiqu’il en soit, même si ils ne révolutionneront pas la musique et encore moins le genre, ce qu’ils font ils le font foutrement bien. Il y en aura toujours un pour vous dire que c’est toujours pareil, que c’est chiant blah blah n’empêche que ça défoule.
J’aurais bien vu un sticker « attention mécheux méchant » sur la cover de Suicide Season, à défaut de ça on a juste une jolie brune avec des boyaux plein les mains. Cela dit ça annonce pas mal la couleur car vos boyaux vont pas mal bouger en écoutant ce disque.
Pas une révolution, juste une bonne grosse baffe.