Après un premier album relativement bien accueilli par la critique et plutôt très bien par le public, Stone Sour revient avec un second album et beaucoup de choses à prouver.
Un – prouver que l’éponyme n’était pas un one shot mais bien la première pierre de l’édifice, et deux – montrer que Stone Sour n’est pas « qu’un groupe avec des mecs de Slipknot » mais un vrai groupe avec tout ce que cela implique.
Il m’aura fallu plusieurs écoutes pour arriver à me convaincre que ma première impression n’était pas la bonne au sujet de Come What(ever) May. Au début, il m’a paru d’un chiant et d’une platitude sans égal et pourtant, après avoir laissé la bête reposée une bonne semaine je m’y suis remis l’air de rien comme ça pour voir.
Si de prime abord, tout semble s’enchaîner de manière linéaire, il faut admettre qu’une fois qu’on est rentré dans le disque, ce dernier se laisse écouter et on se laisse volontiers prendre au jeu. Les compos, clairement calibrées pour les radios us, tirent leur épingle du jeu en évitant les écueils inhérents au genre. Les mélodies sont lourdes sans être agressives, le groupe peut se permettre d’appuyer un peu sur le champignon sans pour autant sombrer dans le bourrin basique et primaire. A l’inverse, il peu aussi se montrer plus subtile et oser du quasi acoustique sans sombrer dans la mièvrerie d’un Bother sur le précédent opus.
2 raisons à ces qualités : l’excellente production de l’album et un mixage de qualité et surtout un Corey qui démontre que les coups de mou qu’il a connu sur scène avec guignol (Slipknot quoi) n’étaient qu’épisodique. Le sieur Taylor fait en effet montre de variations plus qu’intéressante dans son chant, capable de passer d’un rock musclé juste ce qu’il faut à un chant clair et mélodique – limite lover par moment – ou au gros beuglement, registre dans lequel on lui connaît un certain talent.
En indécrottable bourrin, j’ai une préférence pour les titres qui bougent et pourtant j’écoute avec plaisir les morceaux plus mélancoliques à la Come What(ever) May par exemple. Le groupe fait montre d’un vrai travail de composition et propose des morceaux de qualité, bref je dirais presque que j’ai hâte que Slipknot mette la clé sous la porte officiellement pour permettre à tout le potentiel de Stone Sour de s’exprimer. Certains titres sont vraiment intéressants et prenant et on peut aussi bien se passer le disque en fond pour avoir une ambiance ou bien plus fort se l’écouter pour le plaisir.
A retenir aussi l’excellente prestation de Roy Mayorga à la batterie, recruté au pied levé pour remplacer Joel Ekman, qui malgré une frappe très lourde confirme tout le talent qu’on lui connait.
Dernier point enfin, j’avais découvert les titres sur scène avant de poser une oreille sur le disque. Si pour vous c’est l’inverse et que vous n’avez pas eu l’occasion de voir Stone Sour sur scène, je vous invite vivement à y aller dès qu’ils passent près de chez vous : vous en aurez pour votre argent croyez moi.
Au final, on peut dire que la mission est plus qu’accomplie pour Stone Sour. Come What(Ever) May surpasse son prédécesseur en tout point, il est bon et bien fichu, un gros travail a été fourni et cela se ressent. Et surtout, il confirme tout le bien qu’on pensait d’eux suite au premier opus et permet en plus au groupe de prouver qu’un album peut prendre une autre dimension sur scène car SS sur scène, ça poutre grave. Mission doublement accomplie donc.