Après 5 ans d’une interminable tournée de reformation faisant concurrence directe à celle d’At The Gates qui n’en finit pas non plus, Carcass sort ENFIN un nouvel album après un n-ième changement de line-up. Cet album c’est Surgical Steel et il a la lourde tâche d’être à la hauteur de la légende du groupe.
Mike Amott préférant continuer à faire de la merde avec Arch Enemy, il a quitté le navire en embarquant avec lui Daniel Erlandsson. Bill Steer et Jeff Walker se sont donc retrouvés seuls aux manettes avec leur projet de nouvel album.
Un mal pour un bien? Probablement.
A vrai dire, malgré son statut de groupe culte et accessoirement de créateur du Grind et du Death mélodique, Carcass ne me botte pas plus que ça. Hormis Swansong que je trouve assez sympa et dans une moindre mesure Heartwork, le reste ne me passionne pas. Et ça tombe bien car ce Surgical Steel est plus ou moins le fils spirituel des 2 albums sus-nommés.
Difficile en effet de ne pas retrouver le Carcass de Swansong et d’Heartwork dans les compos avec souvent l’aspect plus Rock N’ Roll du premier couplé au son caractéristique du second. Son un peu trop propre à mon goût, ce qui fait qu’on perd un peu ce qui faisait la spécificité d’Heartwork, n’empêche que Surgical Steel fonctionne plutôt bien.
Si dans sa première partie, des titres comme Thrasher’s Abattoir ou Cadaver Pouch Conveyor System sont assez anecdotiques, la suite se révèlent nettement plus emballante.
Noncompliance to ASTM F 899-12 Standard avec ses breaks et ses envolées est simplement monstrueuse, sans parler du solo de Bill Steer qui est un régal. Et le reste est du même tonneau car plus « carcassien » que Unfit for Human Consumption ce n’est pas possible. La seconde moitié compense largement un début d’album qui en fait bouger une sans toucher l’autre.
Reste cette histoire de son que j’ai évoqué plus haut. Alors oui le son est super puissant mais il l’est un peu trop. J’aurais bien aimé que avoir quelque chose de moins lisse, un tantinnet plus gras, plus Carcass quoi.
Sur sa globalité l’album se tient et s’envoie d’une traite sans le moindre souci. Alors oui, certains vont dire qu’aujourd’hui Surgical Steel n’apporte pas grand chose, n’empêche que sortir une galette de ce niveau après un si long silence, beaucoup s’y sont essayés et bien peu y sont parvenus.
Carcass réussi donc le pari Ô combien casse gueule du retour gagnant avec un Surgical Steel qui tient toutes les promesses faites par ses géniteurs (et dieu sait qu’ils en avaient fait). Evolution logique de ce qu’a fait le groupe jusqu’à présent, il parvient sans peine à faire oublier que 17 années séparent sa sortie de celle du précédent album.
Chapeau les gars.