Après avoir pris un tournant « Dimmu Borgirisant » sur Nymphetamine, les anglais de Cradle sortent un nouvel album qui montrent une nouvelle évolution stylistique.
Définitivement plus roots dans son approche, Thornography laisse tomber beaucoup des éléments de ce qui faisait la spécificité de COF et qu’on reconnaissait immédiatement le groupe même sans connaître toute leur disco.
Exit donc les claviers grandiloquents sonnant comme des orgues qui donnaient cette espèce de son de cathédrale au groupe. Exit également les braillements de loutre écorchée de Dani. Plus du tout criard, le chant prend une orientation plus grave voir plus death sur certains titres.
L’évolution se ressent également au niveau de la production.
Sonnant un peu moins léché que son prédécesseur, la prod de cet album met clairement en avant les guitares et donc leurs riffs, pas forcément d’une originalité débordante… voir franchement pas inspiré pour ne pas dire archi déjà vu. De même au niveau de la batterie, la pédale over triggée d’Adrian a un son qui me fait penser à des productions hardcore faites maison. Ca claque pas mal pour un résultat pas toujours carré et surtout déjà vu sur des disques précédents, de même au niveau des cymbales, ça sent le fond de tiroir remis au goût du jour. Plus globalement, les rythmiques sont bancales voir moisies pour certaines – idem pour la basse.
Là où Cradle s’est vraiment déchiré si j’ose dire, c’est dans ses compos. Variant les tempos et les structures, ils tentent de varier les plaisirs avec plus ou moins de bonheur. Certes j’ai pris plaisir à écouter le disque… en faisant du roller pour avoir une ambiance sonore autre que le bruit des roues sur le pavé, mais dans le cadre d’une écoute attentive avec des conditions adéquat, Thornography dévoile ses faiblesses relativement vite et devient très très vite chiant malgré de bons passages il faut le reconnaître. J’avoue une petit faible pour Rise Of The Pentagram… ha on me dit que c’est une instru, ceci explique cela 😀
Au niveau de l’emmerdement, mention spéciale à ce cher Ville Valo (chanteur de HIM), qui semble prendre un malin à finir de plomber Byronic Man sur laquelle est il est en guest. Toujours au niveau du plombage (quoique à ce stade ça relève plutôt du ball-trap), comment passé sous silence la prestation de la plantureuse Sarah Jezebel qui, entre 2 prises d’Angtoria, est venu faire du Angtoria bis chez COF… Le résultat est aussi piteux qu’Angtoria mais quasi inexistant sur le disque et… personne ne s’en plaindra.
En substance, Cradle semble avoir sacrifié tout ce qui lui donnait sa personnalité et « son charme » : les claviers grands guignols, le chant féminin, Dani en mode châtré… Cradle quoi !
Au final ça passe en fond sonore quand on fait autre chose, sinon c’est juste une calamité.