Leur précédent album étant une pure merveille, en sortir au moins l’équivalent n’était pas une mince affaire. Mais c’était sans compter sur le talent dont font preuve les membres d’Agora Fidelio pour nous pondre des albums qui frisent à chaque fois le génie.
Il suffit d’écouter le 3ème Choix pour s’en convaincre.
D’entrée le groupe impose son style, son univers… à la croisée des chemins entre un Sigur Ros et un Mogwai, à la fois intimiste et immense, chaleureux et glacial mais toujours plein de vie. Aussi loin qu’ils partent – et croyez moi, il leur arrive de partir très loin – ils réussissent le tour de force de nous amèner avec eux.
Cependant, on n’entre pas dans ce 3eme choix comme dans Altitude Zero. Un chouilla plus alambiqué dans son approche, il demande plus de concentration. Les textes, souvent à double fond, forcent à être attentif et la composition des morceaux, jouant toujours sur les rythmes et les mélodies, demande elle aussi une attention toute particulière.
On retrouve cependant qui fait qu’Agora est Agora, un chant tantôt parlé, tantôt hurlé mais jamais forcé, des guitares qui se font plus présentent au fur et à mesure que les titres se déroulent. Et même si l’évolution depuis l’album précédent est faible, le groupe prend le temps de laisser murir sa musique.
Citer un titre pour donner un exemple serait ici totalement inutile. Seule l’écoute de l’album permet de comprendre tout ce que l’on peut ressentir au travers de leur musique.
Avec ce troisième album AF confirme qu’il le groupe n’a aucun équivalent sur la scène française actuelle. Et comme de toute façon, on pourrait en parler des heures et débiter tout un discours super abstrait et pseudo élitiste sans pour autant se faire comprendre, je vous invite à poser une ou même deux oreilles sur cette petite merveille qui est sans contestation possible la meilleure sortie française de l’année.