Super groupe numéro 3 avec Killer Be Killed et son album au titre incroyable de Killer Be Killed. Et ouais… ça promet…
Killer Be Killed c’est Greg Puciato (The Dillinger Escape Plan – chant/guitare), Max Cavalera (Soulfly – chant/guitare), Dave Elitch (ex-The Mars volta – batterie) et Troy Sanders (Mastodon – basse). Oui dans le genre rencontre improbable ça se pose là. Surtout avec Cavalera au milieu des autres qui, à ce stade, est un peu comme ce tonton qui embarrasse tout le monde lors des réunions de famille parce qu’il ne sort que des blagues racistes.
Figurez-vous que musicalement, c’est la même! Cavalera que fais-tu là? Avec les 3 autres, on peut légitimement s’attendre à album au mieux bien barré, au pire complètement déstructuré et qui a de bonne chance de produire un truc un tant soit peu intéressant. Bref un disque qui va forcer chacun à se sortir les doigts pour proposer un truc novateur et là vous me voyez venir avec mes gros sabots parce que c’est une chose dont est totalement incapable Cavalera vu l’insipide soupe qu’il nous ressert à l’infini avec Soulfly. Hélas pour eux comme pour nous: c’est effectivement le cas. J’imagine assez bien les sessions d’enregistrement avec Max qui déboule en disant « hé les gars j’ai une idée de riff », les autres de l’écouter et de lui répondre « heu oui pourquoi pas mais je crois que tu l’as déjà écrit en 1987 celui-là ». Vous remplacez « riff » par « paroles », ça fonctionne aussi, Le drame c’est que j’exagère à peine. Les riffs plaqués par Maxou sonnent non pas « déjà vu » mais « usés jusqu’à la moelle » et ses lignes de chant sont aussi prévisible que mes vannes le concernant.
Dieu merci, Killer Be Killed ne se résume pas à Max. Les autres proposent plus au moins ce que l’on attend d’eux en tenant compte des capacités du quatrième larron de la bande, ce qui tend tout de même à tirer la qualité vers le bas et pas qu’un peu. Mais le principal effet pervers de toute cela est qu’au final, ça manque de cohésion. Les morceaux semblent se résumer à un savant assemblage des parties composées par les uns et les autres et bien entendu ce qui fait le plus tâche dans tout ça se sont les parties pondues par ce bon Maxou – Curb Crusher au hasard. Pas que je prenne plaisir à le charger mais il faut être lucide. Les 3 autres ont au moins le mérite de à peu près savoir où ils vont dans leurs délires. Le drame dans tout ça, c’est que les meilleurs titres sont ceux où la patte Cavalerienne est absente ou à défaut, la moins présente comme sur Save The Robots par exemple.
Killer Be Killed semble avoir du mal à se définir une direction – oui je sais c’est en parfaite contradiction avec ce que j’ai écris plus haut où je disais qu’on pouvait s’attendre à ce que ça parte dans tous les sens. Mais stylistiquement, l’album hésite toujours plus ou moins en le thrash monoriffique bas de plafond, les envolées Rock soutenus par le chant génial de Troy Sanders qui fonctionne pas mal où le barré (quoique toujours plus ou moins sous contrôle) insufflé par Pucciato – qui tient la baraque à la gratte. Face Down est le symbole parfait de cette schizophrénie latente.
Une idée pour le prochain album les gars. Dégagez Maxou, filez les clés de la maison à Troy, mettez Greg au chant et pondez du Wings Of Feather And Wax à la chaîne. Se serait tellement mieux. Ou pas.