Bien bien bien… comme son prédécesseur, le petit dernier de Darkest Hour me pose un problème. Tuerie sans nom ou bien petit flop ? Je suis encore le séant entre 2 chaises, partagé que je suis entre une irrépressible envie de dire que ça le fait et une autre de dire que Deliver Us est juste Undoing Ruins Part.2.
Bon en fait, réduire ce disque à un Undoing Ruins part.2 serait mesquin. Les petits couacs du précédents opus sont ici corrigés et le groupe maîtrise mieux en mieux son sujet mais a tendance à parfois tomber un peu dans la facilité. Je m’explique.
Nous sommes ici très loin de plans ahurissants de Hidden Hands niveau batterie, on enchaîne souvent pédale/charley, pédale/charley, le tout saupoudré de petits riffs mélodiques ultra efficaces. J’aurais aimé qu’ils se foulent un peu plus au lieu de ne nous sortir que de petits roulements de double pour varier les plaisir. Ce côté facile se retrouve aussi souvent dans les riffs mélodiques précédemment cités, trop prévisibles ces derniers sonnent parfois presque nian nian (An Ethereal Drain). D’un autre côté DH compense par des tentatives plutôt réussies de variation dans la structure des compos et des effets employés sur celles-ci (A Paradox With Flies). Enfin il y a les classiques de DH, qui à défaut d’innovation flagrantes sont immédiatement reconnaissables (Doomsayer) et parfaitement redoutables.
Comme pour leur précédent album, je suis séduit et déçu, au risque de m’auto-citer d’une chronique sur l’autre, on passe d’un instant de génie à une morne composition qui s’écoute presque dans l’indifférence. Bref l’évolution depuis l’album précédent existe et se retrouve dans le travail sur les guitares et le toujours excellent chant de John Henry. Ceux qui ont apprécié Undoing Ruins apprécieront tout autant Deliver Us, mais personnellement ce nouvel album me fait le même effet que le précédent, passé les 3 premiers titres qui sont géniaux je m’ennuis, vous comprendrez donc pourquoi je reste bloqué sur vous savez quoi.
Côté prod, l’ami Devin Townsend sort une fois de plus le grand jeu avec une prod irréprochable, cependant le mixage est un chouilla moins bon avec une basse qui semble aux abonnés absents.
Evolution logique de Darkest Hour d’un album sur l’autre, le groupe confirme sa parfaite maîtrise du mélo/death/thrash/hardcore/métalcore tendance hurleuse à poil dur. DH gagne en maturité ce qu’il perd – selon moi – en créativité.
Deliver Us va certainement diviser les fans du groupe, certains y trouvant leur compte et y voyant l’évolution logique (ce qui est vrai) après Undoing Ruins, les autres y voyant un groupe qui stagne musicalement, se perd parfois dans ses compos (ce qui est également vrai) et sortant un album bien en dessous d’Hidden Hands Of A Sadist Nations – qui est et reste l’album référence.