Après le split de Fear Factory, Dino Cazares a plus ou moins disparu de la scène métal pour se consacrer à 2/3 projets qu’il avait en route. Il a fait une réapparition timide avec Asesino aux USA alors que le groupe cartonne en Amérique du Sud, son groupe de métal latino dans lequel officie également Toni Campos de Static-X. Et le revoilà peu de temps après la sortie du dernier Asesino qui revient avec un nouveau projet répondant au doux nom de Divine Heresy (DH).
Dans ce groupe, on retrouve Tim Yeung, pilonneur en chef chez Vital Remains et Hate Eternal ainsi qu’un petit nouveau au chant Tommy Vext, Dino assurant guitare et basse sauf sur certains titres où son compère Toni Campos vient lui prêter main forte. De même on notera la présence de quelques invités de marque comme Marc Rizzo (Soulfly) sur Rise Of The Scorned, Logan Madder aux chœurs sur Impossible Is Nothing et aussi Nicholas Barker à la compo de certains morceaux. Bref Dino c’est bien entouré pour travailler sur Divine Heresy. Pour info, c’est Joe Payne (ex-Nile) qui a officiellement récupéré le poste de bassiste depuis l’enregistrement du disque.
Musicalement, DH ne fait pas dans la finesse, on se trouve face à un métal à la limite du métal extrême, habité par des riffs hachés typique du « Dino style », avec un son qui n’est pas sans rappeler par moment celui de Fear Factory, la méga lourdeur en plus – Dino taillant la bavette une énorme Ibanez custom 8 cordes. DH ne réinvente donc pas la roue (ce n’est pas moi qui le dit c’est dans le communiqué de presse), mais ce qu’ils font, ils le font bien. Le groupe se laisse même aller à quelques tentatives de chant « mélodique » (Closure qui conclue le disque ou Impossible Is Nothing – bien soutenu par un mur de double hein, faut pas pousser non plus). Autre chose remarquable dans le style, la présence de solo. Je sais, ça n’a rien d’original mais ça n’était pas dans les habitudes musicales de Dino.
Globalement, l’album plutôt cohérent et homogène. Ca gueule, ça tabasse et… ben c’est tout. C’est assez linéaire, comme je l’ai dit plus haut, ça tente quelques incursions dans un registre un poil plus léger avec des breaks bien placés qui amènent sur des changements de rythmique bien fichu. Je dirais que se sont les titres qui adoptent se schéma qui sont les plus convaincants, à mon goût, les morceaux comme Bleed The Filth qui n’ont pour simple but que de vous ravager les tympans étant bien trop conventionnels dans le genre pour vraiment retenir l’attention.
Chose étonnante, je trouve que l’album gagne en qualité au fur et à mesure qu’on avance dans son écoute. D’habitude on case les killers au début et on met les fillers vers la fin. Là ça gagne en qualité progressivement avec des riffs inattendus (False Gospel) et des effets intéressants (Soul Decoded).
Côté prod, ça le fait ! Elle est assurée par rien de moins que Logan Mader ! Le père Logan ressort enfin de son placard et nous pond ici une pépite de bourrinage intensif. Le son est propre, froid bien comme il faut et d’une puissance adaptée à la musique du groupe. Le petit bémol venant selon moi de la quasi absence de la basse.
La carrière de Divine Heresy se présente plutôt pas mal. Cet album marque le grand retour aux affaires de Dino avec un groupe solide, un chanteur au panel vocal très large, un batteur qui maîtrise son sujet à la perfection, un album qui a défaut d’être révolutionnaire ouvre des pistes intéressantes au niveau des riffs, des arrangements et mêmes des structures de morceau.
Certes il y a parfois de sérieux relents de Fear Factory époque mid Demanufacture/Obsolete mais alors ACHTUNG ! Ca passe comme papa dans maman !