Il est étonnant de voir à quel point Tommy Victor s’acharne à maintenir en vie plus ou moins artificiellement Prong, overbooké qu’il est par Ministry.
Prong groupe méconnu et pourtant ô combien génial auquel des groupes comme White Zombie doivent tout. Après 10 ans de silence et un live suivi d’un album (Scorpio Rising), revoilà Prong avec un nouvel album au titre qui annonce un carnage en règle : Power to the Damager.
Dès la première note, on reconnaît le style caractéristique de Prong: les riffs froids et aiguisés, les rythmiques et le chant, le timbre inimitable du père Tommy mais sans cette touche industrielle qui rendait le son du groupe si unique. Malgré celà, tout semble donc réuni pour un grand et bon album de Prong.
Cependant avec le temps, Victor c’est rendu compte qu’il avait quelque peu loupé le coche et le train du succès, il a donc changé son fusil d’épaule, abandonnant les compos alambiquées pour des structures plus simples, plus accrocheuses. Le résultat est à mon goût mitigé, le groupe ayant perdu pas mal de son identité avec l’abandon des samples, il reste le style, la touche Prong mais cela sera-t-il suffisant pour garder les fans de la première heure et en conquérir de nouveau ? C’est une autre affaire. On retrouve cependant des réminiscences du vieux Prong sur des morceaux comme The Banishement ou Message Inside Of Me.
De l’autre côté on a des morceaux nouvelles tendances qui semblent être le cul entre 2 chaises. Très fortement liés aux morceaux vieille époque mais tendant vers une évolution logique de la musique du groupe. C’est là que se trouve vraiment le résultat mitigé de cet album qui aux dires de Tommy Victor, se veut comme un retour aux sources. On est quand même bien loin du hardcore des débuts.
Côté prod, c’est tout à fait correct. L’ambiance du groupe est bien restituée même si la prod est moins glaciale que de coutume.
Au final, Power To The Damager est un bon album, mais j’ai envie de dire « juste un album de plus » pour Prong. Ce dernier n’apporte pas grand chose de plus comparé à Scorpio Rising et on est bien loin des tueries comme Cleansing ou Rude Awakening.