Histoire de solder définitivement 2014, je vous propose de nous attaquer aujourd’hui au petit dernier de Lord K. Philipson et de son Project Hate MCMXCIX, sobrement intitulé There Is No Earth I Will Leave Unscorched.
Comme d’habitude avec Philipson, le line-up du groupe a été remanié dans les grandes largeurs. Exit donc la précédente chanteuse et tant qu’à faire, on colle dans la même charrette le batteur. Comme on est jamais si bien servi que par soi-même, Lord K s’occupe désormais des guitares, de la basse, des claviers et des samples. Au chant, la nouvelle recrue aux côtés de l’inoxydable Jörgen Sandström se nomme Ellinor Asp tandis qu’à la batterie, le petit nouveau est un certain Dirk Verbeuren – oui oui le Dirk Verbeuren de Soilwork et environ 604 millions d’autres groupes. Bref tout ça pour quoi?
Tout ça pour un album du Project Hate qui est à la fois nouveau et complètement dans la continuité des précédents.
Dans la continuité parce qu’aucun des 6 titres n’est inférieur à 10 minutes, parce qu’on y retrouve ce son typique du groupe – cette basse lourde qui sonne hyper métallique, les samples/claviers qui donnent cette touche glaciale et lugubre au tout et puis bien entendu les riffs gras de Lord K.
Côté nouveautés, l’apport de Dirk à la batterie est plus flagrant. Les albums précédents étaient pourtant bien pourvu mais font presque « plan-plan » à côté de ce qui est fait ici. Blasts destructeurs, rythmiques déstructurées et contre-temps en veux-tu en voila sont au menu. Ce changement rythmique impose également des modifications dans les riffs mais aussi dans la structures des morceaux. Ces derniers alternes toujours passages rentre dedans et plus aérés mais contrairement aux opus précédent, ici clairement ça tabasse beaucoup moins. Mais ce qui est surtout le plus flagrant c’est la prédominance d’Ellinor au chant, reléguant presque Sandström au second plan. Non seulement elle bénéficie de parties chantées plus importantes mais en plus elle y impose un style et un phrasé qui tranche avec ce que l’on a pu entendre précédemment dans le groupe. On aime ou pas. Enfin pour en finir avec les changements, on notera également un prod un peu moins massive et lourde qu’avant avec une basse un peu plus en retrait.
Tout ça nous donne quoi? Et bien un album long et encore moins facile d’accès que les autres. Si on pouvait parfois reproché au groupe des compos qui finissaient un peu par tourner en rond sur la durée, ici on peut lui reprocher de faire durer inutilement le plaisir avec des breaks instrus qui n’en finissent pas. Plus globalement, There Is No Earth I Will Leave Unscorched semble moins inspiré que ces prédécesseurs alors que pourtant il tente bien plus de choses que les 3 derniers albums réunis.
Surprenant et complexe, pas du tout là où on l’attend tout en ne pouvant renier sa parenté, There Is No Earth I Will Leave Unscorched propose une évolution intéressante au Project Hate. Comme les autres il ne se laissera pas apprivoiser facilement, peut-être même encore moins. Il mérite néanmoins qu’on s’y intéresse pour peu qu’on soit fan des autres albums du groupe où que l’on aime les albums de Death expérimentaux.