Hou que ça fait prétentieux ce titre. En même temps, vu le titre et le niveau atteint par leur précédent opus, les p’tits gars de Keep Of Kalessin pouvait se le permettre. Mais une fois passée ces considérations sémantiques que reste-t-il à la musique ?
Ma foi il reste de bien jolies choses et d’autres qui vont faire débat.
Oui mes ami(e)s, nous risquons de ne pas tomber d’accord quant à la qualité de cet album. A la première écoute je vous le dis tout net, je suis resté sur le cul. Oui sur mon petit séant tant la déception fut grande. Prod molle du gland, compos ayant de furieux airs d’Armada et impression de linéarité, tel fut mon ressenti au premier passage du kolosse dans le casque. Il m’en a fallu des écoutes pour me faire à l’idée que Kolossus était malgré tout la suite logique d’Armada mais avec un petit je ne sais quoi en moins. Certes il y a plein de bonnes idées, des harmonies et des riffs sympas, des plans qui taquinent mais il leur manque le petit truc qui leur donnerait cette aura qu’ont les morceaux qui poutrent de A à Z.
Revenons sur la prod. Bien moins lourde que sur Armada, c’est le son de caisse claire bien claquant surprend, le reste est mixée en parfaite corrélation avec ça. On s’y fait mais perso, je n’aime pas quand ça claque de trop. Les couches de grattes sont bien représentées et on sent reconnaît la patte d’Obsidian C. sur à peu près chaque note. Le chant quant à lui est bien en place, on sent que Thebon a travaillé là-dessus. Il est moins limite que sur Armada et offre un panel vocal plus large, quittant parfois son registre purement black pour s’essayer à des choses plus thrash mais aussi plus mélodique avec carrément du chant clair. C’est habilement secondé par des chœurs qui eux aussi tapent dans tous les registres, du death au mélodique. Le fait que l’enregistrement ait était fait en une prise sur chaque morceau donne une petite touche live au tout, cependant ça ne masque pas ce qui est pour moi le point faible du disque, à savoir qu’il manque aux différents titres ce point culminant, ce sommet qui faisait prendre un pied énormissime. Enfin voyons, vous savez, ce fameux passage dans les chansons après la montée en puissance et l’explosion sur un riff, un couplet, ou un refrain, ce petit bout de chanson dont on sait pertinemment qu’il va arriver et qui nous fait piaffer d’impatience à chaque écoute. Hé ben là, y’a pas. Ca monte, ça monte et pi… pschitt ! Le soufflé retombe et s’écrase au fond du plat en attendant que quelqu’un remette le four en route. Pourtant il y a du potentiel, des titres qui en veulent mais voilà, ça ne prend pas… La faute à quoi ? à qui ? On ne va pas taper sur le côté plus mélodique à tendance paganisante, c’est bien fait et bien intégré. Non en fait ça doit également venir du fait que certaines chansons ressemblent beaucoup (trop ?) à certaines d’Armada – oui je sais va falloir arrêter de les comparer mais y’a des moments où ça saute aux oreilles – et puis je crois que ça vient aussi du chroniqueur qui a du mal à se faire à ces changements.
Au-delà de ça, j’ai quand même du mal à en sortir une du lot pour vous dire « celle là elle vous mettra à genou ». Comme je l’ai dit plus haut, rien ne se démarque vraiment, certes ça s’enchaîne sans temps mort, on varie les effets de style mais voilà…
Quoi qu’il en soit Kolussus est plutôt un bon album, pas aussi kolossal que le titre le laisse entendre et ce malgré le potentiel de la formation mais je suis quand même déçu de ce nouveau KoK.