Près de 5 ans après un Worship Music correct mais sans plus, Anthrax est de retour avec un onzième album intitulé For All Kings. Vous le sentez l’enthousiasme? Non? Normal.
J’aime bien Anthrax, sont côté gentiment déconnant et sa période John Bush même si je me suis accoutumé aux envolées lyriques de Belladonna. Bref sans être fan hardcore, j’en écoute volontiers. Enfin ça c’était jusqu’à ce que j’écoute For All Kings et que j’ai comme l’impression qu’on se fout un peu de ma trogne.
En effet, j’ai comme la sensation qu’Anthrax a choppé le même virus que beaucoup de groupes qui est de sortir un album pour sortir un album afin de repartir en tournée pour jouer uniquement des vieux titres.
Je m’explique.
Bien qu’on reconnaisse sans souci le style maison, il ne s’en dégage pas grand chose, pour ne pas dire rien du tout. les 4 premiers titres font Rock FM générique avec des choses qu’on attend d’un Nickelback (par exemple) mais surtout pas d’un Anthrax. Il faut attendre Suzerain pour avoir un semblant de son/riff un poil velu et encore. L’album se consomme et s’évacue comme un sandwich triangle de station service: sans envie et dans l’indifférence. Niveau compo, le groupe est en pilote automatique. On met ça là parce qu’on sait que ça fonctionne et puis on fait ça comme ça parce que c’et cool. Toute notion de prise de risque a disparu au profit de titres qui ont fait de la facilité leur cheval de bataille.
Chose surprenante, la seule qui surnage là-dedans est celle dont je me suis dit: celle-là ça va être un enfer du fait de sa durée. Je parle de Blood Eagle Wings, qui au final est celle qui propose le plus de choses intéressantes. Alors oui tout ce qui est en mid tempo sent le plat réchauffé sorti du micro-onde mais dès que le tempo s’emballe, le riff devient bon, le chant reprend du poil de la bête et le solo fait totalement le taff.
La suite de For all Kings ne sera qu’un bis repetita de la première moitié. Ce sera donc long et pénible. Car en plus les morceaux sont assez longs (on tourne grosso modo autour des 5 minutes) pour un album qui tire gentiment vers les 80 minutes pour une quinzaine de titres dont 4 lives plus que dispensable.
Sans être transcendant, For All Kings s’écoute mais s’oublie aussi vite qu’une visite chez Courtepaille – sauf si c’est votre sortie de l’année auquel cas je ne peux rien pour vous. Tout ça pour dire qu’Anthrax ne s’est pas foulé.