Que diriez-vous d’un petit concert exotique? Mmmm? Ca faisait longtemps! Cette fois-ci direction Oslo pour un petit concert de Punk/Hardcore.
Oui je sais qui dit Norvège, dit Black Metal mais on fait aussi avec ce qu’on a.
Parce qu’il est parfois bon de sortir de sa zone de confort, ce soir c’est Punk. Du Punk US avec Poison Idea, du local avec Danger!Man puisque c’est du « made in Oslo » et du Punk d’Østfold avec Freedumb.
C’est au Pokalen, bar dédié aux retransmissions sportives qui se transforme occasionnellement en salle de concert (y sont passés récemment Dødheimsgard et Gehennah), que se déroule notre petite sauterie. L’endroit est chouette, installé dans un quartier fraîchement rénové et avec juste à côté (littéralement sur le même pas de porte) la Vulkan Arena qui n’a d’arena que le nom puisque la salle fait 950 places alors qu’on en cale 200 au grand maximum dans le Pokalen. Ce soir, nous serons une grosse centaine à faire le déplacement. Si il reste plein de places pour poser un cul dans la partie bar, la partie concert est en mode boîte à sardine.
Freedumb entre scène vers 20h15 pour une grosse demi-heure de set et propose un punk très mélodique qui a régulièrement des relents de Bad Religion. Ca joue gentiment avec un bon petit son mais un chant très très approximatif (surtout le guitariste en fait). Le public, assez clairsemé à ce moment là, ne leur en tiendra pas rigueur.
30 minutes plus tard, c’est au tour du groupe régional de l’étape, Danger!Man, d’occuper la minuscule scène. Là clairement, ça ne joue déjà plus dans la même catégorie. C’est bien plus énergique, on sent qu’il y a aussi beaucoup plus d’expérience de la scène. Le chanteur, tatoué jusqu’aux oreilles), donne de sa personne et fait monter les copains du premier rang sur scène. Ca tourne assez vite au grand nawak notamment quand une blonde peroxydée attrape le micro et se met à hurler tout ce qu’elle peut. A ce moment j’ai l’impression de voir se matérialiser devant moi Atari Teenage Riot en train de jouer To Dead For Me. Les beats électroniques en moins et les accords dissonants en plus.
Comme il y a déjà plus de monde, ça commence à se bousculer un peu sur le devant et le son reste bon. C’est d’ailleurs à ce moment là que je découvrirai que l’ingé son se promène dans la salle avec une tablette qui lui permet de régler le son en temps réel via le wifi. Truc de dingue.
Ca se termine comme ça à commencer, dans un joyeux merdier.
Enfin pour finir, les stars de la soirée: Poison Idea. Dans le public, ce n’est plus la même chose. La foule est compact devant la petite scène les premiers rangs sont chauds bouillants et dès les premières notes ça part dans tous les sens. Ha ça les norvégiens déconnent zéro quand il s’agit d’aller casser des clavicules dans un pit. Les mecs fendent la foule sans s’occuper des voisins (grands ou petits, mecs ou nana, avec un verre ou pas) et quand ils ne vont pas devant se mettre sur la gueule avec les autres, ils défoncent simplement ce et ceux qu’il y a autour. D’un autre côté c’est du Punk donc bon…
Stylistiquement c’est très influencé par les Blacks Flags et Discharge et bien plus structuré niveau compo que les groupes précédents. Pour la petite histoire, quand vous avez Poison Idea et les 2 groupes susnommés, vous avez 3 influences majeures de la scène Métal US des années 1980/90 – je parle de groupes sérieux comme Machine Head ou Pantera. Bref, ça joue a un train de sénateur – ils n’ont plus 20 ans et Jerry A. arbore une magnifique teinture noir corbeau, mais ça joue quand même et plutôt pas mal. On est très très loin du « premier arrivé qui attend les autres » vu avec Danger!Man car tout le monde est dans le tempo. Arrive enfin celle que j’attendais (Alan’s On Fire), visiblement je n’étais pas le seul car le plafond de la salle c’est soudain retrouvé couvert de bière (à 8€ le demi ça fait cher la blague), tout comme certaines tables, les murs, les musiciens et une partie du public.
Finalement, le concert se terminera au bout d’une petite heure avec The Badge en point final d’une soirée très sympa et un peu hors des sentiers battus sur le plan musical.
Le concert en Norvège, ça c’est fait. Pour le Black on verra une autre fois. Blague à part, c’était chouette dans un endroit agréable et ça donne aussi des envies de « reviens-y » si d’aventure l’affiche de l’Inferno 2017 s’avérait alléchante.
Marrant de voir à la sortie, la populasse du Pokalen se mélanger aux babtous fragiles qui allaient clubber dans la salle à côté.
