Un pote me passe le disque en me disant: « faut que t’écoutes ça! Tu vas voir on a passé un cap. » Plutôt circonspect, je me lance et là, j’ai compris.
J’ai compris qu’effectivement un cap venait d’être franchi aussi bien artistiquement que musicalement. Car en matière de foutage de gueule, il faut désormais revoir tous les standards existant.
En une petite demi-heure, Rob Zombie réussit le prodige de désintégrer toute sa crédibilité en tant que musicien en proposant un disque fourre-tout et sans queue ni tête qui ferait passer la Batdance de Prince pour une symphonie de Beethoven.
J’aime bien Rob Zombie, autant le musicien que le cinéaste mais là sincèrement je ne vois rien qui puisse justifier chez ce mec, que l’on sait tous brillant, la sortie d’un tel étron. Ha oui ça sonne gros mais ça sonne surtout dans le vide. Certes ici ou là on reconnaît la patte de John 5 sur un riff… enfin riff, je devrais plutôt dire ébauche de riff collée au milieu d’une avalanche de samples juste parce que.
Le mec tenterait de nous faire passer la pilule en parlant de concept album, de délire whatzefuck complètement assumé, je dirai « ok c’est capilotracté mais pourquoi pas » mais là non. C’est comme si on nous balançait une assiette de merde en espérant secrètement qu’on demande du rab parce qu’on nous a fait l’honneur de nous proposer le truc.
Franchement je ne vois pas l’intérêt de sortir ça, même par obligation contractuelle tant c’est un manque de respect pour n’importe quel auditeur potentiel. Et qu’on ne me serve pas l’excuse du « c’est pour faire tournée la setlist en concert ». Le mec a assez de bouteille pour savoir que quand on va le voir en concert, c’est pour entendre les morceaux d’Hellbilly (deluxe) et les vieux White Zombie.