Dans la catégorie rencontre du troisième type je voudrais Kingdom Of Sorrow. Issu du très improbable croisement entre le hardcore et le sludge, Kingdom Of Sorrow est composé de Jamey Jasta (Hatebreed, Icepick), Kirk Windstein (Down, Crowbar) avec en plus Steve Gibb (Crowbar) et Derek Kerswill (Seemless).
Sur le papier ça a de la gueule, maintenant est-ce que ça le fait autant que nous sommes en droit de nous y attendre ? La réponse est… au mieux mitigée, au pire très moyenne.
Au lieu de nous faire fusionner leurs styles respectifs, les protagonistes (Windstein en tête) se sont contentés de faire ce qu’ils savent faire et de le coller au reste. On pourrait bêtement résumer ça à du Crowbar chanter par un coreux. C’est certes réducteur mais c’est l’idée. Riffs gras, grosses rythmiques et breaks en plein milieu, le tout porté par le chant de Jasta qui rugit comme à son habitude. Il faut cependant reconnaître le bonhomme s’essaye au chant (j’entends par là qu’il arrête d’aboyer) avec plus ou moins de bonheur – plutôt moins pour être honnête. Il est heureusement soutenu par Windstein qui a défaut d’avoir un chant exceptionnel, a le coffre nécessaire pour tenir la barraque. Ca ajoute également un petit plus à l’ambiance grace à son timbre très particulier.
D’un titre sur l’autre, Kingdom Of Sorrow utilise les mêmes recettes, pire encore on a parfois l’impression qu’ils recyclent ce que font leurs autres groupes car certains morceaux rappellent fortement Down. D’un autre côté on a aussi des titres qui font très Hatebreed, mais en plus groovy dirons-nous. Exception faite de quelques envolées un peu plus punchy (je pense notamment aux deux premières chansons), le reste de l’album est tristement linéaire et manque singulièrement de relief. Les amateurs du genre y trouveront peut-être leur compte encore qu’ils préfèreront sans doute du pur Crowbar.
Kingdom Of Sorrow a tout du super groupe : le line-up, les moyens, un mélange des genres inédits, tout ça pour… presque rien en fait. Un peu comme si la montagne avait accouchée d’une souris. Bien mais pas transcendant. A voir sur scène par curiosité lors d’une éventuelle tournée, encore qu’un Jamey bondissant à droite à gauche ne colle pas trop avec un Kirk plutôt placide.