Tiens, encore un groupe dont j’ai loupé le dernier album en date avant de m’y remettre ! Samael, je les avais laissés sur l’excellent Reign Of Light, album posé où tous les genres possibles et imaginables se rencontraient. Sur Above par contre, le style proposé ne souffre d’aucune contestation : noir c’est noir.
Above c’est avant tout « le recyclage » d’un side project mort né. En effet les compos de ce disque devaient servir à Vorph et ses compères pour sortir un album plus violent que les productions récentes de Samael mais sous le nom d’Above. Ils ont changé leur fusil d’épaule en cours de route et le résultat est un album de black metal hybride – un peu comme au bon vieux temps diront certains.
Ca démarre pied au planché avec Under One Flag qui a elle seule résume le changement radical de direction musical entrepris par le groupe. Ca blast à tout va et on prend littéralement en pleine face le mur de son produit par le groupe. Pas de doute, on a bien à faire à Samael, on retrouve par moment les petits trucs qui rendent le groupe reconnaissable entre mille – l’excellente Polygames en est une parfaite illustration. Car oui, même si ça envoie sévèrement, Samael n’a pas pour autant mis sa qualité de composition de côté et si les chansons sont dans l’ensemble très musclées, elles sont toutes pleines de plans et d’idées bien pensées. Un titre comme In There en est la parfaite illustration.
Au chapitre des mauvais points, on peut signaler la prod. Oui aussi étonnant que cela puisse paraître, Samel nous a sorti une prod cradingue digne des productions norvégiennes les plus improbables dans le genre. Extrêmement crue, elle met en avant la puissance au détriment des compos avec une batterie surmixée et des guitares saturées mais incisives, pire encore les arrangements sont relégués loin en arrière plan et le chant ressemble presque à un cri continue car incompréhensible 90% du temps. Si c’est voulu pour faire plus roots (ou plus true – haha) c’est parfaitement réussi… même si ça gâche quand même pas mal la fête.
Ce qui nous amène au paradoxe de ce disque : black mais pas trop en fait. Si le style des compos ne souffrent d’aucune contestation possible, l’ensemble (compos + paroles) laisse perplexe sur ce changement de cap. Paroles définitivement positives, artwork blanc et prod caverneuse, Samael continue de mélanger les genres mais avec un résultat qu’il va falloir nuancer. Ca a l’air méchant, ça sonne comme du méchant mais de près, ça manque cruellement de la haine et du venin que le black requiert.
Above les helvètes nous montrent leur visage le plus brutal et vu la quantité de styles explorés par le groupe, je suis limite curieux de voir quel sera leur prochaine direction. En attendant… Samael is back in black… ou pas!