Après avoir tâté du death mélo sur Expanding Senses puis nous avoir fait un petit retour vers le thrash « made in Sweden » sur Layers Of Lies, Darkane revient avec un Demonic Art, fils spirituel du dit Layer Of Lies mais quelques petits trucs en plus… ou en moins.
En moins il y a déjà le chanteur. Andreas s’en est allé. En plus il y a aussi le chanteur, Jens remplace donc Andreas. La différence ? A première vue aucune, le chant est toujours aussi borderline niveau justesse et semble toujours aussi forcé. Jens a peut-être une voix un peu plus grave et encore. Bref le changement de vocaliste ne perturbera pas plus que ça les habitués de la maison.
Et la musique dans tout ça ? Et bien elle est plus vigoureuse que jamais ! Du bon thrash suédois qui envoie des bûchettes avec des musiciens plus en forme que jamais. Là où un duo type Strombald/Gelotte d’In Flames met de l’eau dans sa bière, le duo Malmström/Ideberg reste le pied collé au planché en sortant des riffs assassins à toute bombe. Ca va vite, ça envoie mais ça n’oublie de pas non plus la pédale de frein à grand coup de breaks qui permettent de respirer un peu sous l’avalanche de décibels. Côté rythmique, c’est du lourd ? Wildoer sort des plans ahurissant qui apportent un réel plus à l’ensemble. Son jeu varié et unique (ralalah ces coups de cymables !) soutient génialement les compos.
Les compos justement, elles sont hyper travaillées et très denses. Le groupe multiplie les plans tant à la guitare qu’à la batterie ce qui rend l’album assez difficile d’accès. Il faut y revenir plusieurs fois pour commencer à saisir l’ensemble de la chose. Individuellement, aucun titre ne se dégage vraiment du lot, et c’est là peut-être un des points faibles de Demonic Art, son manque de morceau haut dessus du lot. Les chansons sont cohérentes entre elles et forment un ensemble de fort belle qualité mais pas de hit en puissance. Darkane sait aussi ménager de petites pauses à l’auditeur avec des morceaux mid tempo plus légers (encore que… – Demigod) en ajoutant ça et là des orchestrations plutôt bienvenues.
Quelques bémols cependant, le côté haché de certains titres peut en rebuter certains, c’était déjà le cas sur Layer Of Lies. Par ailleurs, on peine aussi à retrouver le groove présent sur Expanding Senses, là c’est juste « in your face ». Dommage car ça faisait une partie du charme de Darkane.
Côté son, rien à dire. La prod est monstrueuse, gros son du début à la fin.
Au final, Demonic Art se révèle être un bon album, peut-être pas aussi bon que Layer Of Lies mais largement au-dessus de ce qui sort depuis quelques temps. Pas forcément facile d’accès, c’est un album qui saura se faire désirer pour être pleinement apprécier, j’avoue avoir eu du mal à m’y faire mais le jeu en vaut largement la chandelle.
