Pray For The Villains n’est rien de moins que le quatrième album de Devildriver (oui déjà). Après 2 albums à vous décoiffer un poney et un troisième un peu plus en retrait, celui-ci est attendu au tournant histoire de faire le point sur l’évolution du groupe.
Côté line up, on ne change pas une équipe qui gagne. En même temps vu le niveau général et l’alchimie de ce petit monde, notamment sur scène, il n’y avait pas trop d’inquiétude à avoir de ce côté-là.
Alors quid de l’album ?
A vrai dire il me fait la même impression que The Last Kind Words au début. Un sentiment d’indifférence totale et un manque d’accroche malgré un premier titre très sympa. La différence étant que cette fois-ci, plus je l’écoute, plus je me dis que Pray For The Villains manque d’âme. Là où les autres disques révélaient une personnalité insoupçonnée après quelques écoutes, Pray For The Villains peine à s’imposer. Pas que se soit mauvais, au contraire, c’est pas mal du tout, le titre éponyme est un monument d’efficacité et par la suite on retrouve très vite la Devildriver’s touch. Cette façon de composer bien à eux, cette manière d’utiliser les 2 guitares (Fate Stepped In) et puis cette incroyable batterie avec un Boecklin au sommet de son art.
Non en fait le problème vient du fait que même si c’est redoutablement efficace, bien foutu et que ça envoie la purée, on a malgré tout l’impression de l’avoir déjà entendu avant mais présenté différemment. Resurrection Blvd, par exemple, sonne déjà vu même si le morceau est très sympa. Cependant, même si qualitativement c’est reste très bon, sur la durée cette redondance ça finit par lasser un peu. L’autre point faible du disque est à mon sens le chant. Pas que Dez fasse une prestation catastrophique, au contraire, encore une fois c’est de bonne facture mais il est globalement linéaire et ne force pas trop son talent. C’est d’ailleurs ce que je retiendrais de manière générale sur cet album : comme pour le line-up, on ne change une équipe qui gagne.
Au final, Pray For The Vilains est un album où Devildriver fait du Devildriver mais sans en faire de trop. Pas le meilleur album du groupe, pas le plus mauvais non plus – d’ailleurs y’en a-t-il un plus mauvais que les autres ? Seulement en 2009, il faut faire plus que ça pour se faire un place au soleil dans les charts, surtout quand on voit le niveau de la concurrence (ici je pense surtout à Lamb Of God). Bref ça ne transcende pas le genre, ça ne révolutionne rien du tout, ça envoie du bois et à vrai dire pour l’instant on ne va pas en demander plus.