7 ans, il aura fallu attendre 7 ans pour voir le retour d’Immortal – en studio du moins. Car l’annonce de la reformation en 2007 et la tournée des festivals qui s’en était suivie annonçait clairement une suite tout autre que la reformation d’un autre grand de la scène norvégienne, à savoir Emperor.
Soyons clair, All Shall Fall se veut tout sauf être une révolution. C’est avant tout une remise en route de la machine.
Si sur Sons Of Nothern Darkness, les amateurs de Battle In The North hurlaient déjà à la mort, on n’a pas fini de les entendre crier. En effet, All Shall Fall est à la fois dans la parfaite continuité de Sons Of Nothern Darkness mais il puise aussi une partie de son essence dans les albums plus anciens du groupe ainsi que dans les différents projets qui ont occupé Abbath et consort durant 7 ans. Je pense ici notamment à I dont on sent très très fortement l’influence sur certains plans de guitares ainsi que sur les harmonies de celles-ci. C’est flagrant sur la chanson titre.
Plus généralement, chaque morceau est en quelque sorte une compilation du style Immortal, de ses débuts jusqu’à aujourd’hui. Dans chaque chanson on retrouve un peu de chaque album du groupe, voir même des références à des moments mythiques de la disco du groupe. Comment ne pas penser au break de Blashyrk en écoutant l’intro de Norden On Fire. Je vois déjà les mauvaises langues dirent que c’est par manque d’inspiration et que cet album manque de puissance. Alors soyons clair, All Shall Fall c’est tout sauf un album proposant une avalanche de blasts et un mur de son comme One By One a pu nous en faire manger. Babbath & co ont plutôt décidé de nous proposer un album plus « subtil » (toute proportion gardée – ça reste du black) et tout en ambiance. Certains trouveront ça chiant, d’autres comme moi trouveront ça franchement bien vu. Si à la première écoute on repère de suite les références évoquées plus haut, on reste circonspect sur le mid tempo général en attendant un démarrage qui ne vient jamais et qui en fait serait malvenu au milieu de l’ensemble. En fait, plus on l’écoute plus on rentre dans l’univers créé par le groupe. J’ai envie de dire que c’est là la grande force d’Immortal, savoir se créer cet univers qui leur est propre et nous y faire entrer à chacun de leur album. A ce niveau là, All Shall Fall est un véritable tour de force, une magistrale claque qui se conclue avec Unearthly Kingdom qui sous ses faux airs de Tyrants nous amène très loin dans le grand nord.
Côté son, dès la première note on reconnaît le groupe, son son, son style. Immortal signe ses compos et la prod puissante mais crade juste ce qu’il faut, pour donner ce cachet si particulier à l’ensemble, renforce l’album. Ce mix avec la voix un peu retrait par rapport aux guitares (mais juste ce qu’il faut encore) ajoute encore une touche spéciale au tout.
Pour un retour, c’est un retour par la grande porte que signe Immortal. Les avis seront partagés c’est forcé mais soyons honnêtes, sortir un album de ce calibre après 7 ans de break, ce n’est quand même pas donné à tout le monde. C’est la marque des plus grands, confirmation si il en fallait une qu’Immortal fait parti de ceux-là.