Avec 12 albums au compteur, on pourrait se dire que Megadeth a trouvé une recette qui marche depuis longtemps et que le groupe l’exploite à l’envie comme peuvent le faire AC/DC ou Iron Maiden – pour ne citer qu’eux.
Non, en fait Megadeth ce fut quelques albums mémorables, quelques monuments puis une descente aux enfers avec des expérimentations et des albums somme toute moyens. Sans parler du line up à géométrie variable qui n’aide pas.
Avec Endgame, Megadeth s’essaie à un nouveau genre très en vogue en ce moment : le retour aux sources qui ont forgé le succès du groupe.
Back to the basics, c’est le truc à la mode chez les anciens qui n’ont plus rien/plus grand-chose à prouver et qui sont toujours présents au milieu des petits jeunes.
Endgame c’est un savant mélange de Peace Sells et de Rust In Peace avec un peu de Countdown To Extinction saupoudré par-dessus. L’idée est plaisante sur le papier, dans les faits il en est un peu autrement.
Pas que se soit mauvais non non, il ne faut pas non plus dire que Megadeth se remet à prendre des Risk (haha). Personnellement, je ne suis pas de ceux qui regardent derrière (même si j’ai tendance à souvent dire que c’était mieux avant), j’aime les groupes qui vont de l’avant, après qu’on aime ou pas l’évolution du groupe c’est un autre débat. Quand j’entends certains dire qu’ils font un retour aux sources ça me fait peur car c’est souvent signe d’un manque d’inspiration flagrant dans la majorité des cas et très peu arrive à pondre un album faisant référence au passé tout en étant très actuel – Immortal l’a fait récemment dans un registre différent, Megadeth s‘y essaie aussi avec un peu moins de bonheur. Rien que l’intro donne le ton.
Attention chérie ça va shredder ! 2 minutes 25 qui sonnent pompeuses à souhait et un peu datées il faut le dire. Oui ça joue, ça joue même très bien, Chris Broderick montre qu’il est meilleur en studio qu’en live – en effet le garçon ne m’a pas laissé un souvenir impérissable lors du passage de Megadeth avec Judas Priest. Bref ça envoie du petit bois mais ça n’a pas d’âme. Ca joue pour jouer, comme si Mustaine avec son line up qui tient enfin la route voulait dire à tout le monde, Megadeth is so back dudes ! Oui ok mais bon… voilà quoi. Les fans vont sauter de joie mais ceux qui ne font « qu’apprécier » le groupe trouveront le plat un peu insipide. Ca s’enchaîne dans une indifférence quasi générale à tel point qu’au bout d’un moment on finit par en avoir ras la casquette.
Je ne dis pas qu’à certains moments je n’ai pas trouvé ça bien, 44 minutes joue sur la corde nostalgique avec justesse mais pas de quoi s’en relever la nuit. Car oui à la première écoute ça passe bien, à la seconde on se demande finalement ce qu’on pouvait bien lui trouver à cette chanson.
Bien sans être extraordinaire, c’est un peu ce qui résume le mieux Endgame. Mustaine montre qu’il est de nouveau à 100% avec la gouache et l’envie d’en découdre. Tant mieux ! Sur le fond pas de soucis mais sur la forme il faut peut-être revoir quelques bricoles. Trop de solo tue le solo. Là j’ai ma dose pour 6 mois au moins.