Sorti en 2008, ce sixième album des allemands d’Unheilig mérite qu’on s’y intéresse un peu plus que les autres. Pourquoi ? Je m’en vais vous expliquer ça.
Déjà Unheilig quoiqu’est-ce que cette bête ? C’est un trio allemand (chant, guitare, claviers), qui au début de sa carrière donnait dans un registre électro/goth qu’affectionne particulièrement nos amis d’outre-Rhin. Au file des albums le style évolue et tire un peu plus vers le rock avec des guitares plus tranchantes et si je vous en parle c’est parce que le groupe fut pour moi une très agréable découverte lors du Wacken 2007. En effet, non seulement qualitativement sur album ça ne fait qu’aller crescendo mais en plus nos 3 lascars assurent des concerts aussi bons que classieux grâce à un frontman d’exception (oui rien que ça) en la personne de Der Graf.
Alors il a quoi de rare Puppenspiel ? Et bien pas mal de choses.
usicalement, il diffère pas mal des précédents, on y retrouve toujours le côté électro fleurtant avec l’indus ou le goth par moment, mais surtout il introduit tout un tas de nouveaux arrangements avec du piano mais aussi des orchestrations plus imposantes à base de cordes et de cuivres divers et variés. On n’oublie pas pour autant nos guitares chéries qui reviennent mettre le grain de folie nécessaire à certaines compos. Toute la force d’Unheilig réside dans cette capacité à mixer dans ses albums des titres bien pêchus à base de guitare limite métal (Puppenspieler) à des morceaux ultra mélodiques (An Deiner Seite) et des chansons imparables pour emballer (Feuerengel) – oui on peut emballer sur de l’allemand. Ce qui m’amène tout droit à un des autres changements majeurs dans la musique du groupe : les compos.
Sur à peu près tous ses albums, Unheilig jouent sur ces variations de chansons remuantes et de ballades. Sauf que cette fois-ci ils ont trouvé la recette imparable pour faire des méga-hits à la pelle grâce aux arrangements du père Henning et de ses claviers. Sur 16 titres – oui ils ne se foutent pas de la gueule du monde, je dirais même que s’en est presque trop – l’usine à tubes fonctionnent à plein régime avec au bas mot 8 à 9 morceaux qui peuvent faire des singles en puissance ( en vrac comme ça : Spiegelbild, Feuerengel, Kleine Puppe, An Deiner Seite, Die Bestie) – et qu’on ne vienne pas me dire que le chant en allemand ça ne vend pas hein ! De ça découle ce qui est pour moi le changement majeur pour le groupe : la sortie de l’underground.
En effet, jusque là tous les albums d’Unheilig – y compris celui-là – sont sortis sur un petit label. Sauf que le groupe a enfin été remarqué par une major (Universal en l’occurrence) et que cela pourrait annoncer beaucoup d’évolutions à venir pour Unheilig – bonne ou mauvaise l’avenir nous le dira. En tout cas le groupe pourra certainement revoir ses ambitions à la hausse pour l’avenir en termes de moyens pour ses albums. En effet, pour de l’auto-prod, hormis peut-être les premiers opus, on peut dire qu’ils font dans le haut de gamme, la signature chez Universal leur apportera peut-être un cadre et des moyens digne de leur statut car entre nous, Uneihilig mérite ce qui leur arrive. La meilleure preuve ? Réussir à faire mieux que le précédent à chaque nouvel album. Celui-là ne déroge pas à la règle et vient se caler tout en haut de la disco du groupe d’un demi poil de cul devant Zelluloid qui est pour moi leur autre chef d’œuvre.
En attendant de parler de Grosse Freiheit, leur 7ème album et premier en major, je ne peux que vous recommander de vous jeter sur Puppenspiel ainsi que sur le DVD de la tournée sorti peu de temps après. C’est frais, original, hyper bien fait et quand on y ajoute l’image on réalise à quel point ça déboîte en concert et que le chauve en costard qui fait la mouette en ben… et ben voilà quoi !