Alors que Lord K. Philipson et son Project Hate viennent de sortir un douzième album…
Oui douze album en 19 ans de carrière et un stakhanovisme qui force le respect. Le mec, droit dans ses bottes persiste dans son délire de Death Industriel mélangeant le chant Death du magistral Jörgen Sandström à celle d’Ellinor Asp, n-ième chanteuse du groupe. Lord K nous a-t-il pondu avec Death Ritual Covenant une nouvelle « masterpiece » comme il prétend?
Pour les habituer du Projet de Haine, on est en terrain connu. La patte de Lord K se reconnaît de suite pour ce qui est des riffs, idem côté prod. De même à l’écoute, c’est totalement indigeste au premier passage parce que très (trop) dense pour être assimilé du premier coup. Par contre quand on y revient, on se rend compte du génie du bonhomme et de la montagne de taff qui est abattu par celui-ci. En effet, pondre 6 morceaux tournant entre 12 et 15 minutes en étant au four et au moulin demande une abnégation de tous les instants et le résultat, sans être la « masterpiece » annoncée est malgré cela de haute volée.
Avec son line-up enfin stabilisé, Lord K maîtrise toute la chaîne de production de son truc et va là il veut. Si Sandström, fidèle au poste depuis le début, délivre toujours la prestation que l’on attend de lui, Madame Asp montre qu’elle a enfin trouvé ses marques et le style de chant qui convient à l’univers du groupe. Côté batterie, monsieur Verbeuren délivre encore une fois une prestation complètement folle. Bref sur le papier c’est le sans faute.
A l’écoute cependant, certaines choses me font une nouvelle fois tiquer. Je pense notamment à cette obstination à vouloir faire des morceaux très longs. Avec toujours ce risque de redite en faisant durer inutilement la chose voir en mettant des breaks bourrés de samples qui font remplissage. En cela, Death Ritual Covenant pêche vraiment. Toujours au niveau des compos, sur le morceau titre, certains phrasés sont assez peu harmonieux en terme de rythmique. Certes miss Asp a fait de gros progrès sur son chant parfois dissonant mais ça choque encore. Mais ce qui me fait le plus tiquer c’st la chanson Through Fire There Is Cleansing. Comment, oui comment, peut-on pondre une chanson de 13 minutes et 49 secondes qui soit aussi monumentale? Parce que malgré tout ce que j’ai pu dire sur le disque qui me chagrine un peu, Death Ritual Covenant est bon et il est tiré vers le haut par ce seul morceau. Un concentré de tout le savoir faire de Lord K. Du pur génie. Et quand je l’écoute je me demande pourquoi il ne compose pas plus de titres dans cette veine là tellement c’est groovy et catchy tout en restant extrême avec un mélange quasi parfait de chant Death et de choeurs féminins. Un vrai bonheur. Et dieu sait que j’ai du mal avec les voies féminines dans le Metal.
Pour conclure, la douzième livraison du Project Hate de Lord K est bonne, pour ne pas dire excellente mais par moment seulement. Je regrette les quelques longueurs et l’inconstance entre certaines compos.
Death Ritual Covenant n’est sans doute pas la « masterpiece » absolue vendue par Lord K, il reste néanmoins une des meilleurs sorties du groupe. Et puis ça reste du Project Hate, donc du haut de gamme. Même quand c’est un peu moins bien que d’habitude, ça déboîte quand même.