Ils étaient inratables et je ne les ai pas raté (pas de mauvais esprit SVP)! De qui je parle? de Brock Lindow et Steve Holt, respectivement chanteur et guitariste de 36Crazyfists! L’émo groupe le plus glaciale au monde géographiquement parlant mais certainement un des plus chaleureux niveau contact. Je les attrapé au vol pour qu’ils vous parlent de Rest Inside The Flames, troisième opus de leurs aventures discographiques.
NicKo: La dernière fois que vous êtes venus, j’ai interviewé Tom, qui m’a dit que vous aviez plein de chansons prêtes. Pourquoi avoir mis aussi longtemps à sortir ce disque?
Les 2 se regardent avant d’exploser de rire
Brock: Quel menteur celui-là!
NicKo: Il devait sorti l’été dernier non?
Brock: Oui c’était notre plan mais, on n’est pas le groupe le plus rapide du monde pour écrire. On aime bien prendre notre temps et il n’y avait rien qui nous pressait. Mais c’est vrai que ça aurait été bien qu’on le sorte plus tôt c’est sur. Et puis on aime bien les cycles, sortir un album tous les 2 ans… (il regarde Steve d’un air taquin avant de se marrer).
Steve: C’est vrai qu’on aime bien faire les choses dans l’ordre et éventuellement prendre le temps de recommencer si besoin est.
NicKo: En fait vous aimez bien prendre votre temps pour bien aboutir vos chansons et ne pas sortir un titre que vous regretteriez?
Brock: Voilà. (regardant Steve avec un sourire) il y a celle que je t’ai envoyé et qu’au final on a même pas utilisé…
Steve: Oui, elle est bien mais on ne l’a pas gardé.
Brock: certaines chansons prennent des semaines à composer et d’autre une journée. Une ne nous a pris qu’un jour… mais tu vois ça dépend de la position de la lune, du coefficient de marée (toujours en regardant Steve d’un air très joueur).
NicKo: Avez-vous changé votre façon de faire pour cet album? J’ai souvent entendu dire que toi Steve tu apportais le côté métal des chansons et que toi Brock tu mettais la touche hardcore?
Brock: Non en fait je ne crois pas qu’on ait vraiment changé notre façon de faire. Steve arrive avec des idées des ambiances, et on part de ça. On construit autour de ce qu’il apporte. Chacun y met sa touche et je mets la touche finale avec les paroles. Et à la réflexion, c’est la formule qu’on a utilisé depuis le départ et pour l’instant ça marche plutôt pas mal.
NicKo: Rest Inside The Flames démarre de manière plutôt musclée avant de s’adoucir et de devenir plus proche de ce que vous avez fait sur vos précédents albums. C’est voulu ou est-ce du au hasard?
Brock: Oui on a voulu avoir 2 parties bien disctinctes. Tout le monde met de la mélodie dans ses albums maintenant et donc on a voulu la faire ressortir. On a bien marqué le coup pour tenter de nous démarquer des autres.
Steve: Sur le début on a clairement voulu mettre des chansons qui bougent!
Brock: OUAIS! (rires) on a voulu mettre tout ce qui bouge au début! Pour que les gens voient de quoi on est aussi capable! (silence) En fait c’est voulu sans vraiment l’être, on a fait ce qui nous paraissait le plus juste et ça a fini comme ça.
NicKo: Il m’a fallu 3 ou 4 titres pour bien rentrer dans l’album et retrouver le groupe que je connaissais. Encore une fois, est-ce voulu ou est-ce du au hasard?.
Brock: En fait on a procédé comme ça simplement pour le côté live de la musique. On a voulu faire un disque qui soit aussi agressif quand tu l’écoutes chez toi que quand tu l’entends en concert. On nous fait souvent la remarque que nous sommes beaucoup heavy en live.
Steve: je crois que c’était le cas avec l’album précédent. Un album plein de mélodies mais qui rendait bien plus agressif en live. Donc oui l’idée était de faire un album aussi lourd chez toi qu’en live.
Brock: on est fan de musiques qui sont en générales heavy même si ça ne se ressent pas toujours dans ce que nous faisons. Il y a un aspect métal mais pour nous l’important n’est pas de faire un album de heavy métal, nous avons fait un album de 36Crazyfists qui contient du métal, de la mélodie et de la mosh part (rires). J’ai vraiment voulu faire un disque qui soit heavy en toute circonstance et c’est pour moi le disque le plus agressif que nous ayons fait à ce jour. On est entré en studio et je me suis dit « je vais gueuler comme fou » et (regardant Steve) « il va headbanger comme fou » (rires). L’idée était de se faire plaisir et le disque est arrivé comme ça sans trop qu’on y fasse gaffe mais sans pour autant nous écarter de notre idée de départ et en gardant de la mélodie malgré tout.
NicKo: Pensez-vous avoir droit à la reconnaissance que vous méritez aux USA avec et album?
Brock: Y’a peu de chances
(les 2 explosent de rire)
Brock: Mais franchement on s’en fout. On ne fait pas de la musique pour avoir 500 millions de fans. Si vous aimez ce qu’on fait, c’est cool on est ravi! Si vous n’aimez pas, il y a plein de bons groupes qui méritent tout autant que nous d’avoir du succès. On n’en veut pas aux américains de ne pas nous aimer!
Steve: oui c’est vrai, si vous aimez, on vous aime, si vous ne nous aimez, on vous aime aussi mais heu… (regardant Brock mort de rire)
Brock: c’est il y a tellement de groupes! Il en faut pour tous les goûts! Sérieusement, on a une fan base qui commence à devenir importante aux USA car avec le temps on commence à se faire une petite place là-bas. Ce n’est rien comparé à ici c’est sur mais ça commence à marcher. On veut s’inscrire dans la durée et ne pas être énorme un jour pour disparaître le lendemain.
NicKo: Il paraît que vous avez dans l’idée de sortir un DVD, in fo ou intox?
Brock: C’est vrai. Mais sincèrement, je pense que nous avons besoi nde sortir encore un album pour avoir de quoi faire quelque chose de correct, avoir assez de contenu pour que la forme ne prime pas sur le contenu. Ca coûte très cher à faire donc on veut pas faire quelque chose à la va vite. On a déjà commencer à stocker des vidéos, on a des idées plein la tête et on rassemble un budget pour aller filmer un de nos concerts chez nous en Alaska. C’est pas simple mais j’y crois et je suis optimiste quant à la réalisation de ce projet.
NicKo: Steve, tu as dit un jour que le seul groupe qui a fait un DVD digne de ce nom était Pantera. A quand un 3 Watch It Go à la sauce 36C?
Steve: j’ai dit ça moi? Merde (rires)
Brock: on a grandit en regardant leurs conneries. Si tu savais ce qu’on peut avoir en stock comme trucs de ce style…
Steve: on a commence à se filmer dès les débuts du groupe donc on a des cartons entier de cassettes avec du gros gros dossier dedans (hilare en regardant Brock)
Brock: Mon dieu… et dire qu’on a des tonnes… tu sais, j’adore regarder les DVD des groupes où il y a des séquences backstages. Je me fous du concert ou du reportages, tout ce que je veux se sont les images backstages!
Steve: je crois qu’on sortira ça un jour, même si le label n’est pas d’accord. Au pire on le fera nous même (regarde Brock l’air moqueur avant d’ajouter plein d’assurance) oui oui on va le faire!
NicKo: Et pour finir, la question débile que je pose à tout le monde. Quel est le truc le plus con qu’on vous ait demandé en interview?
(silence tellement long que je me demande si je ne vais pas prendre un gros bide)
Steve: Hoooo on a bien du nous demander un truc con sur l’Alaska du style « vivez-vous dans des igloos ».
Brock: Ou bien « avez-vous l’électricité là-bas »?
Steve (plié de rire): ha oui très bon l’électricité!
Brock: Mais tu sais, maintenant qu’on a voyagé, je comprends que les gens nous posent ce genre de questions. Pour eux l’Alaska ça doit être comme l’Islande ou le pôle Nord.
Steve: je crois même que certains croient que c’est un autre pays! Ils ne savent pas que ça fait parti des USA!
Les 2 en choeurs: Et pourtant, c’est bien les USA! (et ils explosent de rire)
Brock: Et pourtant si ils savaient, il a y de grandes villes, des gens qui ont le câble et la technologie moderne (rires)
NicKo: et pour vous, quelle est la grande différence entre habiter à Portland et habiter en Alaska?
Steve: Ho c’est très simple, quand tu prends la route à Portland, t’es sur d’arriver quelque part!
Et c’est sur cette explosion de rire que se termine l’interview qui va bientôt dériver en conversation sur le set du groupe au Hellfest, les mésaventures du Fury Fest 2005 et Brock qui adore se taper un McDo dans les loges de la Boule Noire.
Enorme merci à Brock et Steve et merci à Roadrunner France.