C’est dans la chaleur de leur beau tour bus, que j’ai eu l’opportunité de rencontrer Dani, dit « le nain », Filth à l’occasion du FilthFest début décembre.
Flawless : Comment as-tu pris les mauvaises critiques à l’encontre de Thornography?
Dani Filth : Je ne les écoute pas. Je n’y fais pas attention. Nous écrivons de la musique de la manière que l’on veut. Nous savons que tout le monde ne sera jamais heureux au sujet de notre musique. Donc c’est à prévoir d’être critiquer.
Flawless : Est-ce pour cela que Godspeed fait un peu « retour aux sources »?
Dani Filth : Non, absolument pas. C’est juste la manière dont nous avons souhaité écrire cet album. Nous essayons de faire des choses différentes album après album. Cet album a été beaucoup influencé je pense par le fait que nous sortions d’une tournée qui nous a gonflé à bloc. Nous voulions essayer un nouveau batteur… c’est juste plusieurs influences, il n’y a pas de raison particulière à ce « retour ». Il est vrai que nous avons déjà écris beaucoup de choses qui sont similaires au nouvel album et elles sont issues de l’édition spéciale de « Thornography ». Tu sais, ces morceaux ont servis à faire le lien entre ces deux albums.
Flawless : Pourquoi avoir choisit Gilles de Rais comme personnage central du dernier album?
Dani Filth : Et bien parce que c’est une histoire fascinante. Je voulais faire quelque chose de représentatif avec un personnage prolifique, dans la même veine qu’Elizabeth Bathory. Cela fait 10 ans que nous avons sorti « Cruelty and the Beast ». Pour tout un tas de raison, ce n’est uniquement pour le coté meurtre que nous nous sommes intéressés à lui, mais plutôt à cause de l’histoire dans sa globalité, qui est un peu un conte gothique (NdT : « Gothic fairytale » en anglais dans le texte, plus cliché tu meurs !)
Flawless : Comment gères-tu les nombreux changements de « personnel » au sein du groupe?
Dani Filth : Honnêtement assez facilement. Le line up actuel est celui que nous avons depuis déjà 2 albums. A l’exception de Martin bien sur qui nous a rejoints juste après l’enregistrement de « Thornography ». Je n’ai pas l’impression que se soit un nouveau groupe. Nous sommes ensemble depuis bientôt 2 ans et demi. 2 ans et demi c’est assez long surtout quand tu passes 6 mois par an à tourner, à enregistrer, enfin tout ce qui régit la vie d’un groupe.Donc ca me parait bien plus long !
Flawless : Penses-tu que Martin est le meilleur batteur que vous ayez eu?
Dani Filth : C’est un batteur différent, je n’irai pas aussi loin car ce n’est pas une compétition. Je dirais qu’il est versatile dans le sens ou il peut jouer aussi vite que Nicholas Barker, il est rythmique et aussi expérimenté qu’Adrian. ( ???). Donc oui peut être que c’est le meilleur que nous ayons eu.
Flawless : N’as-tu pas peur de finir par manquer de recul étant donner la proximité de chacune des sorties du groupe?
Dani Filth : Non, pas du tout, ce n’est comme ça que l’on voit les choses. Nous sommes juste un groupe qui travaille beaucoup. C’est notre job d’écrire de la musique, nous sommes très frustrés si nous n’avons pas l’occasion de nous exprimer en tant que musicien. Les idées que nous avons … ils nous restent déjà quelques morceaux que nous n’avons pas utilisés sur « Godspeed », que nous avons écris quand nous mixions « Godspeed ». Il ne manque que des voix, et une partie de synthé. Et nous avons déjà de nouvelles idées pour le prochain album. Mais bon nous avons tout de même près de 2 ans de tournée qui nous attendent donc …
Flawless : Donc pas de sortie avant 2 ans… Que réponds-tu aux critiques qui disent que COF fait dans le cliché facile du black metal?
Dani Filth : Hum…Je n’aime pas trop le mot « cliché » car nous sommes les fondateurs de ce son. Il n’y avait personne avant nous donc comment peut on être cliché si nous comme les précurseurs. Voilà ma réponse. La plupart des critiques ne se souviennent même pas ou n’écoutaient pas encore ce style de musique quand nous avons sortis notre premier album, donc ils n’ont aucun droit de dire ce genre de chose.
Flawless : Penses-tu un jour pouvoir dire « ok je suis arrivé au bout du truc et j’ai dis tout ce que j’avais à dire » ou bien es-tu un éternel insatisfait?
Dani Filth : Probablement, je ne suis pas medium et je ne vois pas l’avenir. Parfois j’ai ce sentiment, la plupart du temps non. J’aime mon espace, mon époque, faire les choses à ma manière.C’est dur pour moi en tournée, car j’aime être chez moi à mon bureau pour composer car tout est à sa place et à porter de main, j’aime être à l’aise dans mon environnement. En tournée, ce n’est pas la même histoire, on ne pense qu’à survivre, se laver, manger, être en forme chaque jour. C’est donc dur d’être positif et créatif sur la route car il y a tellement d’autres choses à penser. On ne pense qu’aux besoins primaires en tournée.
Flawless : Tu as collaboré à la BO de « Mothers Of Tears » (film gore – Dario Argento / 3ème volet de la trilogie des « mothers »), peux-tu nous en parler?
Dani Filth : La BO de ce film est un album instrumental mis à part le dernier titre où je suis en guest. J’ai collaboré avec Claudia Simmonetti qui est la tête pensante de cette BO et Goblin un groupe italien qui a fait pas de choses durant les années 80. Nous avons travaillé ensemble et on m’a donné carte blanche pour faire comme bon me semblait avec le morceau et les paroles. C’était une bonne expérience car c’est le seul morceau metal de la BO, elle apparaît au générique donc c’est une position assez inhabituelle.
Flawless : Comment en sont ils venus à te choisir pour la BO ?
Dani Filth : J’ai été approché par eux, ils m’ont dit qu’ils avaient besoin de quelqu’un pour chanter et ils ont pensé à moi. J’étais très flatté.
Flawless : Je sais que tu as co-écrit un livre…
Dani Filth : Oui, il est chez l’éditeur ! Il va sortir en Février. Il y a une édition spéciale en cuir qui va sortir avec un chapitre supplémentaire qui sera disponible à partir de notre site internet et seulement par ce biais. Et 2 mois plus tard, la version traditionnelle sera chez tous les bons libraires. Il y aura des traductions dans plusieurs langues, le français, l’espagnol et l’allemand sont en préparation. Ca prends beaucoup de temps et c’est un énorme travail mais ce livre parle de l’occulte, du coté obscur, de films d’horreurs, des cauchemars que l’on fait quand on est enfant. Beaucoup de gens ont participé à sa rédaction : Dario Argento, Clive Barker, Tom Araya, Marylin Manson et j’en passe ! Danzig… C’est un livre très intéressant, on peut le considérer un peu comme un grimoire surtout l’édition spéciale car il y en aura peu.
Flawless : Comment en es tu arrivé à écrire ce livre ?
Dani Filth : Hum, la frustration sûrement, nous voulions explorer les choses. Ce livre n’est pas à propos du groupe, bien qu’il ait servis de base au fur et à mesure des chapitres. Pour « Cruelty and the Beast », c’est à propos du « criminal chic » (en Vo c’est plus mieux), serial killers, le meurtre de masse dans les films et l’histoire. Il ya aussi des interviews et des trucs du style.COF est une base et nous explorons le coté obscur de tout cela.
Flawless : Pour finir, comment se passe la tournée ?
Dani Filth : Très bien pour le moment. Ce n’est que la seconde date, enfin la troisième pour nous car nous avons un warm up show dimanche. Même si tous cela est un peu chaotique car il y a 5 groupes à gérer.
Flawless : Tu as choisis les groupes avec qui vous tournez ?
Dani Filth : Non, c’est un festival et nous faisons la tête d’affiche mais j’aime Septic Flesh, Gorgoroth, Moonspell. C’est un bon package !
Merci à Charlotte, Karine, Roadrunner Records ainsi qu’à mon frère pour m’avoir offert l’opportunité de rencontrer Dani, aussi peu communicatif fut-il.