Après Unforgiven II et Unforgiven III, au chapitre des suites qu’on n’attendait pas et dont on n’avait pas vraiment besoin voici S&M².
A souvent être là où on ne les attend pas, on va finir par croire que les petits gars de Metallica aiment faire mal à leurs fans. Faire mal aux fans <=> S&M. Pas drôle? Tant pis.
S&M² est donc le second volet des aventures scéniques de Metallica avec un orchestre. Sur le premier c’était Michael Kamen à la baguette qui menait l’orchestre symphonique de San Francisco, 20ans après c’est Edwin Outwater qui s’y colle reprenant le siège laisser vacant par le défunt Michael Kamen.
Et ça dit quoi? Ben ça dit qu’avec les orchestrations on a toujours l’impression d’écouter la bande son des scènes d’action d’un James Bond des années 60. En écoutant The Call Of Ktulu j’avais en tête l’image de Sean Connery et de sa perruque en train de courir dans les galeries du volcan dans « On ne vit que deux fois ».
Blague à part, il faut reconnaître que les orchestrations donnent un petit plus. Il y a un très court passage sur For Whom The Bell Tolls où je me suis fait une Julien Lepers en mode » HA OUI OUI OUI ». Sauf que ce je prenais au début pour de la kitcherie disparaît quand on attaque les morceaux plus récents. Meilleur exemple Moth Into Flame. Dieu sait que je suis assez peu client de tout ce qui est post Black Album mais là, telle une pièce de marqueterie japonaise ciselée avec précision, tout tombe parfaitement place. All Within My Hands est également une vraie réussite. Que dire de One qui est transcendée? Même Nothing Else Matters (que je déteste) m’a paru incroyable. C’est vous dire. L’apothéose étant bien entendu la dernière chanson du set avec une intro qui vous met ce petit frisson tout le long de la colonne vertébrale et le public qui chante.
A noter également que Metallica joue le jeu de l’inversion des rôles en allant coller ses arrangements sur des morceaux qui ne sont pas de son catalogue comme sur The Iron Foundry, OP19. Idée intéressante qui aurait peut-être pu (dû?) être pousser plus avant?
Idem difficile de passer sous silence la performance de Scott Pingel (bassiste de l’orchestre) sur Anesthesia (Pulling Teeth). Aller chatouiller Cliff Burton sur ses terres avec ce que je pense être un violoncelle électrique et surtout un tel brio force le respect. Après, un gars qui joue dans un tel orchestre a forcément un petit niveau mais là, on est calmé.
Très mitigé au début et surtout avec en mémoire S&M premier du nom que j’avais abhorré, ce S&M² se révèle être une très plaisante surprise. Malgré une perte de tranchant assez flagrante sur certains morceaux (coucou Wherever I May Roam). Pour le « reste », c’est superbement interprété, ça joue… comme Metallica joue (avec tout ce que ça implique) et ça sonne du feu de dieu pour un live.
Une fois de plus Metallica se met en danger et va mettre sur musique à l’épreuve d’un autre registre musical. L’exercice est on ne peut plus casse gueule et se révèle cette fois-ci être une vraie réussite. La différence se faisant selon moi à la baguette, Edwin Outwater ayant à mon humble avis mieux cerné ce qui convenait à l’accompagnement des Mets.
Moralité: y’a bon.