Dans la catégorie « si vous avez aimé les précédents, vous aimerez celui-ci », je voudrais Dark Tranquillity.
Pourquoi changer une recette efficace, qui a fait ses preuves et dont la qualité ne se dément à aucun moment depuis presque 30 ans? Parce qu’on a changé tous les guitaristes et qu’un des deux nouveaux est un monstre au gros CV? Non même pas.
En effet un des deux nouveaux arrivant n’est autre que Christopher Amott (Arch Enemy notamment) et l’autre Johan Reinholdz. Bien que les deux connaissent déjà bien la maison pour avoir été des suppléants de luxe sur les dernières tournées suite aux départs de Niklas Sundin et Martin Henriksson. Le fait de jouer les chansons des autres pour dépanner et d’être membre à part entière d’un groupe et de composer sont deux choses différentes. Le moins que l’on puisse dire est que la greffe a plutôt bien pris. Et connaître la maison est un plus dans ce genre de cas de figure. On retrouve dans certains solos la patte d’Amott (Identical To None) mais rien qui ne dénature la musique de DT. Il a même le bon goût de s’arrêter juste à temps pour qu’on ne puisse pas dire qu’il en fait des tonnes.
En dehors de ça, tous les éléments typiques du groupe sont présents. Stanne marche encore et toujours l’eau. Son chant Death est toujours aussi lisible et quand il s’aventure sur le terrain du chant clair, c’est impeccable. Les ambiances toujours empreintes de cette envoutante mélancolie fonctionnent à merveille (Remain In The Unkown). Cependant Moment se prend parfois au piège qu’il tend à l’auditeur.
A force de chercher à nous plonger dans une douce torpeur, l’album se perd lui dans ses propres méandres et peine par moment à convaincre car il y a un léger sentiment de déjà vu. Vous me direz qu’avec 14 titres au compteur, DT n’est pas radin mais ça se paie à un moment. Heureusement sur la fin, le groupe retrouve quelques moments de grâce sur Failstate et Empires Lost To Time qui permettent de réveiller un peu tout le monde. Elles arrivent cependant un peu tard pour faire définitivement basculer l’opinion du sceptique.
Moment est bon, voire même très bon par « moment » (je me surprends à ne pas l’avoir faite avant). Un peu desservi par sa longueur, il lui manque un petit je ne sais quoi pour le faire passer dans la catégorie des « très bon ».