Tom Morello est quelqu’un de cohérent. Après un premier opus solo en 2018 intitulé The Atlas Underground, en 2021 il revient avec… The Atlas Underground Fire. Whou…
Et comme en plus il fait les choses bien la pochette du disque illustre parfaitement son contenu. Un éléphant aux oreilles légères symbolisant tout ce propose le disque. Hybride et expérimental, il tantôt doux, tantôt énervé, on passe en revue tout un tas de registres parce qu’il est comme ça Tom, curieux.
Son EP de 2020 était bon mais peu convaincant sur le fond, ici… c’est pareil mais en plus long et un peu plus prestigieux.
S’attaquer à Highway To Hell avec Bruce Springsteen et Eddie Vedder au chant est un pari osé. La reprise est intéressante Morello y pose bien entendu sa patte. Difficile de lui reprocher de ne pas s’être approprié le morceau.
Las le reste du disque, si il sonne de façon absolument monumentale, laisse par moment bien plus circonspect. La rencontre avec Bring Me the Horizon sur Let’s Get The Party Started laisse une sensation étrange. C’est la fois bien quand ça sonne comme RATM et pas terrible dès qu’Oli Sykes ouvre la bouche. Toujours proche du registre cher à Morello on retrouve Save Our Souls avec Dennis Lyxzén (Refused) qui renvoie aux grandes heures d’Audioslave.
Sorti de ça c’est la grande aventure. The War Inside en duo avec Chris Stapleton propose quelque chose de plus Country. Le fait est que ça fonctionne du feu de dieu. L’ambiance est prenante, Morello part en vrille bref c’est une vraie réussite. Je suis plus circonspect sur la rencontre avec Phantogram (Driving To Texas) qui commence déjà à partir dans une dimension parallèle. Tournant qui sera accentué sur Hold The Line où se croirait dans une sorte de showroom vendant des fringues de créateurs hors de prix. Idem sur Naraka où la rythmique est faite des insupportables samples qu’on peut entendre dans n’importe quel morceau de (mauvais) Rap récent.
Néanmoins de toutes les expérimentations, la plus réussie est celle issue de la rencontre avec Damian Marley (fils de). Le phrasé Reggae posé sur un riff agacé mais bien trituré par l’électronique donne au tout une ambiance des plus réussies. Night Witch est également sympa bien que plus légère/conventionnelle sur la forme. L’album se conclue avec On The Shore Of Eternity, une instrumentale technoïde mixée par un DJ palestinien (la politique n’est jamais loin) sur laquelle Morello est venue posée des riffs.
Bref comme pour son EP Commadante, il y a à boire et à manger. Certes ici le mélange est plus riche et plus varié mais je reste toujours sur cette impression déstabilisante de « j’ai envie de tout aimer mais je n’y arrive pas ».