Aujourd’hui je vais vous expliquer pourquoi Leather Terror est l’album de l’année. Ni plus, ni moins.
Est-ce que je dis ça parce que je suis une groupie? Oublions ça un instant et regardons le plus objectivement possible pourquoi Leather Terror est un bon. Très bon. Très très bon.
J’avoue avoir précommander l’album à l’aveugle, sans rien écouter des extraits qui ont fleuri sur ToiTuyau. Quand le vinyle a atterri sur ma platine, ma première réaction fut exactement la même que pour Leather Teeth. A savoir « Francky tu fais chier à mettre des voix sur tes morceaux ». Et comme pour Leather Teeth quelques écoutes plus tard c’était plutôt « pardon Mr Brut vous êtes un génie ».
Comme pour les concerts où il a très vite compris qu’être seul sur scène montrait vite des limites (et aussi parce que, de son propre aveux, ‘il s’emmerdait), il fut l’un des premiers (si ce n’est le premier) à s’entourer de musiciens. Il a également vite intégré que le registre musical dans lequel il évolue peut vite devenir redondant si on se contente de faire seulement des instrus. Donc pourquoi ne pas inviter d’autres artistes à participer? L’expérience Leather Teeth ayant été un succès, il eut été sot de ne remettre ça. En voyant plus grand.
Donc Leather Terror voit tout en plus grand. Plus long: 12 titres, plus sombre: suffit de voir le titre, plus teigneux: il avait dit lors de notre rencontre que se serait « un poil plus Indus », il a dit vrai. Il y a aussi beaucoup plus d’invités.
Opening Title ouvre le disque là où End Titles concluait le précédent. 2 salles 2 ambiances. Exit les paillettes, ça va être sanglant. Straight Outta Hell confirme la chose. Disto au max, batterie marteau pilon, on se voit déjà en concert avec des stroboscopes dans tous les sens. D’ailleurs cette sensation d’être face à un titre taillé pour le live reviendra plusieurs fois. Notamment lorsque la batterie est « humaine » (cf Leather Terror où le monstre Ben Koller oeuvre) ou qu’on imagine aisément le clavier remplacé par une guitare.
On retrouve Ulver pour l’un des morceaux les plus posés du disque (Good Night, Goodbye) qui a cette vertu d’apporter un peu de calme au milieu du matraquage en règle infligé par le disque (plus teigneux on vous a dit).
Widow Maker avec Alex Wasteway (Gunship) au chant fonctionne du feu de dieu, de même Imaginary Fire avec Greg Puciato (ex-The Dillinger Escape Plan). J’ai immédiatement pensé au Filter de la grande époque en écoutant le morceau. Quel plaisir. Ce petit passage à la double… OH BOY.
Comment ne pas aborder ce qui est pour moi le combo ultime du disque?
Day Stalker – un savant mélange de Jan Hammer et Giorgio Moroder. Une montée en puissance façon Midnight Express avec de faux airs de générique de série télé. Un pied incroyable.
Night Prowler – la briseuse de cervicale avec ces (subtiles) arrangements façon film d’horreur de série Z. On pousse le meubles et on monte le son très à 11.
L’enchaînement des deux morceaux est purement et simplement l’arme absolue du disque. Le truc le plus fou est que ça s’enchaîne parfaitement avec Lipstick Masquerade juste après. Le contre pied est parfait. Persha pose sa voix sur ce titre pop acidulé qui aurait mis Madonna sur le toit du TOP50 dans les années 80 (oui c’est bon à ce point).
Reste le morceau de bravoure final avec Paradisi Gloria, une merveille d’envolée épique toute en dissonance, qui met sur orbite Leather Terror sur laquelle Jonka (Tribulation) plante le dernier clou dans le cercueil. Je vous avoue que je suis prêt à faire des bornes pour voir Jonka venir chanter le morceau sur scène.
Du coup Leather Terror est-il parfait? Certes non. Bien que je comprenne le besoin, pour ne pas dire la nécessité de morceaux comme Stabat Mater ou Goodbye, Good Night dans la structure de l’album et aussi l’envie de l’auteur de proposer autre chose que des chansons qui avoinent, ce sont pour moi les plus faibles. De même pour Colour Me Blood et Paradisi Gloria qui sont de bons titres mais qui paraissent plus anecdotiques en comparaison du reste car un peu moins marquant. Est-ce que cela nuit pour autant à la qualité de l’ensemble? Certainement pas. Car il est clair que Leather Terror est un tout cohérent et pensé en tan que tel.
J’avais peur d’être déçu. Quel idiot. Il sonne fabuleusement bien, il est méchant comme la teigne en plus d’être fichtrement efficace. Pour toutes ces raisons (et aussi parce que je suis une groupie), Leather Terror est le meilleur disque que vous entendrez cette année. Ni plus, ni moins.
En attendant le prochain…
SHUT UP AND TAKE MY MONEY