Aujourd’hui, petit bon dans le temps. Direction 1989 pour répondre à cette question fondamentale: peut-on faire un album sur lequel il n’y a rien à jeter?
C’est bien entendu une question purement rhétorique puisqu’il a déjà été démontré à maintes reprises que c’était faisable. Sonic Temple nous apporte un nouvel exemple cet état de fait. Et quel exemple…
Sonic Temple est le quatrième album du groupe britannique The Cult, c’est aussi leur plus gros succès. Dès la première écoute, il est assez aisé de comprendre pourquoi.
Musicalement c’est une leçon de Rock/Hard Rock. Chaque chanson a une personnalité unique et aucun des 10 titres ne vient empiéter sur le registre d’un autre. En terme de variété c’est une belle perf. A noter aussi que bien qu’il y ait quelques artifices d’époque dans les compos (le final d’Automatic Blues), ça passe crème.
Au-delà de la qualité des compos qui sont toutes plus incroyables les unes que les autres – de la « Led Zeppelin-esque » Soul Asylum au méga hit Fire Woman en passant Sweet Soul Sister avec son groove de l’infini et ce subtil orgue Hammond en fond, ce qui fait la force de cet album est sa prod.
Cette dernière est signée Bob Rock – oui le Bob Rock qui a tué Metallica. Blague à part, Bobby a fait un boulot stupéfiant. Le chant de Ian Atsbury a just ce qu’il faut de délai pour masquer quelques très rares aléas (pas d’autotune à l’époque). Chaque variation dans le son de la guitare de Billy Duffy est limpide. Si vous me lisez régulièrement vous savez que la section rythmique est un de mes gros « dadas » et ici on est sur du 5 étoiles. Le son de la basse de Jamie Stewart est à tomber par terre (New York City, Fire Woman) quant la batterie le son est simplement parfait. Les frappes sèches de Mickey Curry sont un régal (Soul Asylum) et il régale avec un peu de cow bell ici (Wake Up Time For Freedom), un peu de ride là (American Horse).
Sachant que là je vous parle de la prod de 1989. Une version remasterisée est sortie en 2019 pour les 30 ans de l’album, le son y est encore plus incroyable (comme si c’était possible).
Sonic Temple porte merveilleusement bien son nom tant c’est littéralement un ode au Rock. Tout y est réussi: les compos, la prod et il se permet en plus le luxe de passer en revue quasiment tous les genres du Rock. Sans parler du fait que pour un disque qui a plus de 30 ans, il n’a pas pris une ride. Je pense même que si il sortait aujourd’hui, il cartonnerait tout autant.
Une merveille qui selon moi doit avoir sa place au panthéon du Rock entre le Sergeant Pepper des Beatles et le Black Album de Metallica.