Quand il n’est pas en train de faire le fifou avec Gorgoroth, Hoest trouve le temps d’enregistrer un album de Taake. Le huitième en l’occurence.
En voyant la tracklist, je me suis dit que c’était étrange qu’un album ne fasse que 4 titres. Oui 4 titres mais 42minutes au compteur durant lesquelles le vétéran va faire la brillante démonstration que le Black norvégien « à l’ancienne » n’est pas mort bien au contraire.
Ce sera donc acéré, guttural, tout en blast mais avec d’intéressantes variations sur la forme.
Denne Forblaaste Ruin av en Bro offre en ouverture une facette relativement mélodique avec un riff qui accroche juste ce qu’il faut pour titiller l’envie d’explorer plus avant les 11 minutes et quelques du titre. L’atmosphère évolue au fur et à mesure du titre afin de pouvoir proposer une transition sans encombre vers le second morceau de bravoure de l’album: Utarmede Gruver.
On repart pour 11 minutes et des bananes en accentuant encore un peu plus l’agressivité mais on sent pointé ici ou là des nappes de mélancolie. Cela se ressent en particulier lors de ce long break atmosphérique qui, en plus d’être réussi, fait une bien fou car il permet de reprendre un peu son souffle avant le final du titre.
Gid Sprakk Vi est la plus courte des 4. Plus incisive, c’est du pur Black norvégien mais pas forcément la plus inspirée.
Reste Et Uhyre av en Kniv dont la première partie est un pur bonheur. Un crescendo très atmosphérique soutenu par des guitares plus en mélodie mais surtout des vocaux parfois à la limite de la complainte. Dérangeant et captivant. Bien que la seconde partie demeure plus convenu, on est sur le meilleur titre de l’album sans contestation.
Cependant, aussi réussi soit-il, Et Hav Av Avstand est « juste » une pierre supplémentaire dans le colossal édifice qu’est le Black norvégien. Il ne révolutionne rien, il conforte la position de « pilier de la scène » de Taake et assure les fondations de la barraque avec son registre old school, ce qui lui permettra vraisemblablement de survivre aux affres du temps.