Etre et avoir été, c’est un peu le problème de la bande à Dani depuis quelques années. Ils cherchent à redevenir un groupe majeur mais la tâche s’avère de plus en plus compliquée surtout depuis que les anglais alternent bon et franchement nase. Pour savoir ce que donne Darkly, Darkly, Venus Aversa je vous propose de venir faire un petit tour de train fantôme avec moi!
Darkly, Darkly, Venus Aversa est le n-ième concept album de Cradle Of Filth. Je dis n-ième car à la rigueur les paroles on s’en tamponne un peu vu que musicalement c’est toujours plus ou moins pareil. Certes ça varie par petite touche d’un album sur l’autre, un coup je fais du bourrin, un coup je fais du symphonique, un coup je fais du goth et plusieurs fois je fais de la merde musique à la qualité discutable. Adjoignez à ça des prestations scéniques pathétiquement kitchs autant que nullissimes et vous comprendrez aisément pourquoi Cradle a droit à sa petite catégorie bien a lui dans ces pages.
Après Godspeed Of The Devil’s Thunder, somme toute correct au final, celui-ci se pose directement dans sa continuité. Sauf qu’effectivement, ça laboure un peu plus. Dani & co avait promis un album plus brutal, pas de doute il l’est! Ca blast et les riffs sont efficaces sans être d’une originalité débordante – à quelques exceptions près. Ils ont au moins le mérite de coller parfaitement au reste. Musicalement le tout est cohérent, le boulot est fait et bien fait. A noter que le nouveau batteur (qui ne l’est plus tellement depuis le temps qu’il est là) fait oublier Erlandson avec un niveau et une qualité de jeu qui sont sans commune mesure avec ceux du suédois.
Seulement comme d’hab chez Cradle, les arrangements collés par dessus la musique donnent à l’ensemble le même côté carton-pâte que les trains fantômes des fêtes forraines ou pire encore de la maison hantée de chez Mickey.
Quant à Dani… bah il fait du Dani en aboyant tout ce qu’il peut. Quand on sait de quelle manière il est capable de faire varier sa voix, on se demande pourquoi il se cantonne dans ce registre criard. Certes c’est en partie ce qui fait que Cradle est Cradle mais quand même! Il a déjà prouvé sur de précédents albums qu’il pouvait varier un minimum sans que le groupe n’y perde sa personnalité, au contraire!
Dans les faits, l’album passe plutôt bien. Tantôt on es indifférent, tantôt un petit riff nous fait dresser l’oreille, encore un album qui fera grimper aux rideaux les fans et permettra aux autres d’affuter leurs armes afin de mieux pourfendre Cradle Of Frites.
Darkly, Darkly, Venus Aversa propose donc 11 titres de pur Cradle Of Filth. Niveau quantité on n’est pas volé – surtout si on hérite de la version collector, niveau qualité c’est déjà plus discutable. On a déjà connu (largement) pire chez les anglais mais on a également connu mieux. Pas foncièrement mauvais, il se classe dans la tendance « cradlelienne » des albums « moyen/bon » des dernières années qui alternent le « moyen/bon » et le « nul ».