Leur dernier passage par chez nous avait été annulé l’an dernier, on les attendait donc avec impatience (avec qui?), Devildriver est donc de retour pour le plaisir des petits et des grands dans notre belle ville avec 2 petits camarades de jeu qui sont Panic Cell et In This Moment.
C’est Panic Cell qui a eu la lourde tâche d’ouvrir les hostilités… et quand je dis lourde… avec 60 personnes maximum dans la salle, il fallait se motiver. La salle se remplissant petit à petit, le groupe envoie un peu plus son métal somme toute basique mais efficace. Le set des Londoniens est correct sans pour autant respirer l’originalité, ils tentent l’alternance de titres bien musclés avec d’autres plus mid tempo et au chant moins hurlé. Le fait est que ces derniers passent un poil moins bien, la faute peut-être à un son qui oscille entre le médiocre et le mauvais.
Les 35 minutes de set se concluent devant un salle plus garnie mais pas forcément plus réactive malgré un groupe communicatif et sympathique qui aura même payé sa tournée de Jägermeister – célèbre tord boyau très apprécié par les groupes – à tous les gens du premier rang (ce truc est une infection).
Et la suite s’annonce… disons surprenante. On voit apparaître un guitariste au look post nu-métal arborant tatouages, piercings, dreadlocks et surcharge pondérale, suivi d’un bassiste mécheux aussi baraqué que tatoué, d’un autre guitariste qui doit avoir franchi le cap de la majorité depuis quelque mois avec une guitare plus grosse que lui et une coupe de cheveux à me rendre jaloux (ou pas). Avec tous ces looks dans un même groupe on s’attend à un nu-metal post émo tendance métalcore. Et en fait on aura un croisement entre Walls Of Jericho et Unearth tant pour le style que pour le simple fait que le groupe a une chanteuse qui aboie autant que Candace… bon sauf que Maria est un chouilla plus mignonne. En témoigne un nouveau record du monde de «dégaignage» d’appareil photo parmi les mâles des 4 premiers rangs. Le grand jeu étant en effet de d’arriver à prendre en photo le généreux décolleté de la fausse blonde et de remplir sa carte mémoire de la demoiselle prenant des pauses lascives et jouant avec sa cambrure… Après conversation avec mes voisins, il semblera que je sois le seul à avoir relevé la faute de goût des bottes à franges en daim avec le chemise rouge à carreaux façon groupe de country et le fuseau ultra moulent gris anthracite. Bref passons sur ces considérations vestimentaires et parlons musique… enfin essayons car à part des aboiements et beaucoup de basse, on n’a pas entendu grand-chose, le son étant une nouvelle fois perfectible. Niveau attitude c’est sur c’est dynamique mais je suis près à parier un paquet de chips goût barbecue que personne n’aura retenu une seule de leur chanson… moi le premier.
Arrive enfin la pièce maîtresse de la soirée. Devant une salle remplie à moitié, Dez, sa bouteille de rouge et ses 4 acolytes arrivent en terrain conquis. L’intro est à peine fini qu’End Of The Line démarre à fond la caisse et que les corps commence à voler dans le pit. Alternant les titres de ses 2 premiers albums, Devildriver déroule son set sans trop forcer son talent. Certes Dez est toujours ultra chaleureux et communique beaucoup avec son public mais l’ensemble tranche avec ce qu’on avait déjà pu voir à la Boule Noire ou au Hellfest niveau puissance et intensité. Le groupe prendra quand même le temps de placer 2 ou 3 titres de son nouvel album et le moins que l’on puisse dire… c’est que ça va envoyer des bûchettes.
Le seul point vraiment marquant de la soirée sera l’apparition sur scène lors 5ème titre d’un grand type tout en noir avec une casquette qui se saisira du second micro et qui assurera les chœurs sur Swinging The Dead. Le grand type en question n‘étant autre que le seul, l’unique Burton C. Bell de Fear Factory venu faire un coucou à ses petits camarades. Ces derniers le lui rendront d’ailleurs bien en tentant de reprendre l’excellente Shock avant de s’arrêter en cours de route dans un fou rire général.
Autre point à relever, mais il l’est depuis le début du concert : la médiocrité du son. Ha ça on le saura qu’il y a bassiste dans le groupe, les guitaristes on les aura vu à défaut de les avoir entendu. Autre bémol : les lights. Une abomination de bout en bout. Je tiens par contre à souligner l’extrême « propreté » du jeu de Devildriver. Pas un pain, pas une brique, pas un raté, rien, nada. Beau boulot.
Un regret enfin : le départ précipité du groupe au bout d’1h10 de set suivi d’un pauvre rappel d’un titre seulement. Pour le coup on reste vraiment sur sa faim.
Pas vraiment déçu mais pas vraiment emballé non plus. Devildriver a assuré le minimum syndical. Ceux qui découvraient ont été conquis, ceux qui connaissaient s’attendaient à au moins aussi bien que les fois précédentes, las. Quant aux premières parties… ben il en fallait pour justifier le prix du concert.