Z’avez pas comme un impression de déjà vu? Vous savez quand vous vivez une situation anodine et que vous avez l’impression que cela a déjà eu lieu. Et bien Amon Amarth est exactement dans ce cas là.
Pourquoi? Parce qu’ils doivent donner une suite à l’excellent Twilight Of The Thunder God et que la tâche n’est pas aisée. Mais nul doute qu’ils vont mieux s’en sortir qu’à l’époque où ils avaient du donner un petit frère à Versus The World car en ce temps là Fate Of Norns avait déçu pas mal de monde moi le premier.
Alors ce Surtur Rising il dit quoi? Il dit que le premier morceau (War Of The Gods) est simplement un monument du genre et probablement un des meilleurs titres composés par Amon Amarth. Epique et entraînant, il est le symbole de ce qu’Amon Amarth sait faire de mieux dans le genre, on tient là un classique en puissance. La suite varie titres lents et ultras lourds (Töck’s Taunt – Loke’s Treachery Part II) et des carnages programmés lors des concerts (Destroyer Of The Universe).
En fait, dès les 3 premiers titres, le quintet suédois étale tout son savoir faire. Surtur Rising ne fait confirmer ce que Twilight Of The Thunder God avait commencé à montrer: un groupe au sommet de son art. Après avoir failli tout planter à l’époque de Versus The World, ils se sont cherchés pendant un temps et maintenant qu’ils se sont trouvés, qu’ils ont trouvé la recette qui fonctionne, ils déroulent. Amon Amarth fait désormais parti de ces groupes que l’on reconnait à la moindre note.
Nos suédois affichent également un talent certain pour tenter avec succès des mélanges parfois contre nature (souvenez des violoncelles sur Live For The Kill), ici ils ajoutent carrément des instruments à cordes sur For Victory Or Death pour conférer au titre une ambiance sublime et un final grandiose.
En fait pour moi, la vraie perf’ de l’album est que chaque titre est doté d’un riff dont la parenté est indéniable mais qui est surtout « original ». Je veux dire par là que le groupe s’est un peu sorti les doigts du fondement pour pondre des plans vraiment originaux au lieu de simplement décliner des riffs efficaces. Chaque titre a ainsi sa propre personnalité et même si tous ne sont pas d’égale qualité, on n’a pas cette impression de remplissage qui plombe parfois des albums. Tout ça pour dire qu’une masse colossale de boulot a été abattu et que cela se ressent. J’ai même envie d’ajouter que c’est plaisant de voir un groupe qui se donne autant de peine de nos jours (triste à dire et pourtant si vrai).
Et nos « petits » suédois de nous surprendre jusqu’au bout avec un dernier titre presque mélancolique (non vous ne rêvez pas) à l’ambiance superbe. A noter que certaines versions se verront pourvues d’une chanson bonus pour le moins surprenante puisqu’il s’agit d’une reprise d’Aerials de System Of A Down. Cette rencontre pour le moins incongrue est plutôt réussie et elle permet aussi de voir que Johan est capable de moduler avec un talent certain sa très puissante voix, certes on est loin de Serj Tankian, n’empêche que l’effort est plus que louable.
Un petit mot sur l’artwork et la prod.
La premier est typique du groupe, on ne change pas une équipe qui gagne. Cette dernière remarque vaut aussi pour la seconde. Elle est monstrueusement bonne, tout sonne comme il faut et tout est en place – du bonheur.
Amon Amarth ne révolutionne rien. Ils peaufinent et surtout confirment. Surtur Rising est une suite logique qui annonce, je l’espère, une prochaine évolution aussi percutante que celle entre With Oden On Our Side et Twilight Of The Thunder God.