Quand Harald Nævdal (aka Demonaz), l’un des prolifiques cerveaux à l’origine de bien des succès d’Immortal mais aussi de I, se décide à sortir un album solo sous son petit nom de scène, on a hâte de savoir ce que ça donne.
Après une démo nase – qui en fait ne l’était pas du tout c’était juste pour placer ce bon mot *huhu* – j’étais vraiment curieux de voir ce que pouvait faire Demonaz en écrivant pour lui et non pas pour les autres comme il a l’habitude de le faire.
Comme je le disais, il est à l’origine de moult titres/albums d’Immortal mais aussi parolier pour son copain Abbath et son projet I, où il a écrit la majorité des paroles. Faire de bonnes chansons pour les copains ne veut pas forcément dire qu’on sera aussi bon en écrivant pour soit. Rassurez-vous, les doutes sont vites levés sur ce point, March Of The Norse n’est pas loin d’être l’apothéose du style de Demonaz.
En effet, la parenté avec I et le dernier Immortal saute aux yeux comme un pavé à la gueule d’un flic. Le style d’écriture des titres est immédiatement reconnaissable, leurs structures et les plans utilisés sont symptomatiques du bonhomme. Pour schématiser, si vous avez aimé All Shall Fall et que vous avez tapé du pied sur Between Two Worlds, vous allez aimé le premier effort solo de Demonaz bien qu’on évolue encore dans un registre différent des 2 groupes pré-cités.
La meilleure preuve? On reprend les mêmes et on recommence puisque dans le line-up on retrouve Abbath à la basse (Immortal, I), Ice Dale à la guitare (I, Enslaved), Armagedda à la batterie (I, ex-Immortal) et… Demonaz au chant et pi c’est tout! Autant dire que tout ce petit monde se connaît sur le bout des doigts et ça se sent dès la première note.
Un chouilla moins rock qu’I, pas Black Metal pour un rond mais pourtant tellement proche de tout ça. Nos loulous nous proposent un Metal aérien, privilégiant les ambiances donnant des impressions de grands espaces et une invitation dans l’univers si particulier de Demonaz. Certains titres comme » A Son Of The Sword » dégage une espèce de mélancolie envoutante qui ont la fâcheuse tendance à vous faire vous perdre dans vos pensées pendant que vous faites autre chose (c’est peut-être pour ça que je m’y suis repris à 3 fois pour finir ma phrase). Bref vous l’aurez compris, « March Of The Norse » a un petit je ne sais quoi de spécial qui le rend attrayant à défaut d’être un monstre d’originalité.
L’artwork en est d’ailleurs la parfaite illustration et annonce plutôt bien la couleur quant au contenu. La prod, elle, est typique de notre joyeuse bande, glaciale, avec une batterie relativement présente, beaucoup de cymbales, une basse enterrée sous les couches de guitares et une gratte qui a toujours ce son qui est presque devenu une marque de fabrique de cette fine équipe: très aigüe et acérée. Quant à la voix, comme pour le dernier Immortal, elle semble s’être perdue au milieu du reste au mixage. Peut-être est-ce voulu? histoire de limiter la casse, Demonaz n’étant pas nécessairement un grand chanteur… quoiqu’Abbath n’est pas non plus un monstre dans le genre. Bref il évolue plus ou moins dans le même registre vocal et au final, la sauce prend bien.
Pour un premier effort solo, le résultat n’est franchement pas désagréable même si on pouvait peut-être en attendre un peu plus.
Résolument plus accessible que le reste de l’œuvre de Demonaz (aussi bien chez Immortal que chez I), « March Of The Norse » est une bonne entrée en matière pour quelqu’un qui découvre l’univers du bonhomme. Les fans purs et durs d’Immortal n’y trouveront certainement pas leur compte (trop movx, pas assez trve), en revanche – et au risque de radoter – ceux qui comme moi sont fans des dernières sorties d’Immortal mais aussi d’I peuvent se jeter dessus sans trop de risque. Y’a bon!