Dark Matter Dimensions, album précédent de nos petits suédois, marquait un changement important pour le groupe (rien de moins qu’un remplacement de chanteur par deux). Le résultat était mitigé mais globalement correct. Revoici donc la fine équipe avec un tout nouvel album où chacun a pu mettre sa petite touche perso.
Résultat?
Résultat? MAIS PUTAIN CHRISTIAN REVIENT!
Et je dis ça le plus sérieusement du monde.
Pourquoi? c’est très simple.
Il est évident que Dark Matter Dimensions était un album de transition sur lequel nous 2 loulous ont du rentrer dans les chaussures du gars qui était là avant. On avait donc l’impression d’avoir du Älvestam qui n’en était pas vraiment. Sur The Unseen Empire, Lars et Roberth ont fatalement eu plus de liberté imposer leur marque au chant, en conséquence de quoi le reste du groupe a fait en sorte qu’ils aient les compos qui vont avec.
Nous voila donc en présence d’un album de Scar Symmetry non pas au rabais mais en grosse (énorme?) baisse. Oui le son du groupe est toujours là, oui il y a toujours l’alternance chant clair/chant death mais… la flamme n’y est plus.
J’en veux pour preuve la presque disparition des solos ahurissants de la paire Kjellgren/Nilsson – certes il y en a toujours mais le niveau technique est clairement revu à la baisse, le groupe compensant ça par une surabondance de claviers par forcément du meilleur aloi. De même les compos sont bien plus accessibles et bien qu’elles gardent toutes une durée honorable, elles finissent toutes inévitablement par se mordre la queue. On tombe vite dans le « plan plan » facile avec des rythmiques limite pop (Domination Agenda) où le chant death est là juste pour faire « méchant ». Oui les intros sont souvent flatteuses mais le soufflé s’écroule en général assez rapidement (Astronomicon). Ca vire même limite Hard FM sur la fin (Alpha And Omega) – notez que je n’ai rien contre le Hard FM mais WTF? L’aspect prog de la musique a disparu, les nombreux breaks sont décousus à un point ahurissant, tout est devenu prévisible et tout le monde semble en roue libre. A tel point que le rythme global de l’album oscille entre le low et le mid tempo.
Par ailleurs, le chant clair est bien plus présent sur l’ensemble de l’album et – comble du comble – il est souvent limite!!! Scar Symmetry ne s’y est d’ailleurs pas trompé car il est souvent accompagné de claviers ou doublé par la voix death de Lars qui pour le coup joue presque les seconds rôles. Certes, les 2 se complètent parfois de fort belle manière (Seers Of The Escathon) mais c’est une goutte d’eau dans un océan de médiocrité. Le terme est peut-être un peu fort mais pour moi il ne se dégage rien de ce disque. Là où un Holographic Universe vous transportait ailleurs – rien que par son titre d’ailleurs – The Unseen Empire fait de même en vous indiquant clairement que l’ancien empire de Scar Symmetry va passer inaperçu. Au moins on ne pourra pas dire qu’il y a tromperie sur la marchandise.
Scar Symmetry a perdu le souffle épique qui l’habitait depuis ses début avec le départ d’Älvestam. Il était compliqué de juger de la capacité de Lars et Roberth à combler le vide laisser sur Dark Matter Dimensions, composer pour un autre chanteur. Avec The Unseen Empire nous avons la réponse: ils n’en sont pas capables. Pire encore, cette incapacité à se mettre à niveau tire le groupe vers le bas à tous les niveaux alors qu’on était légitimement en droit de s’attendre à ce que les choses partent dans l’autre sens.
De là à dire qu’ils s’en sont rendus compte et qu’ils se « Sonic Syndicatisent » pour survivre il y a un pas que je ne franchirais pas mais je vous avoue que ça m’a effleuré l’esprit.
Je leur laisse une chance sur le prochain histoire de voir mais je pense que nos chemins risquent de se séparer.