Cela va bientôt faire 11 ans que je suis Chimaira. Depuis le début j’ai toujours dit et pensé que ce groupe était génial en avait sous la pédale, « The Infection » m’ayant plus ou moins fait mentir tellement il était en décalage avec le reste. Qu’en est-il de « The Age Of Hell »?
Et bien pour faire simple, c’est du pur Chimaira à quelques petits trucs près.
Quoi qu’est-ce qui a changé? Heu… Juste la moitié du groupe! Exit Jim (basse), Chris (samples) et Andols (batterie – pour la seconde fois). Officiellement le premier veut s’occuper de sa petite famille, le second ne s’épanouit plus dans Chimaira quant au troisième il est parti pour divergences musicales. Officieusement, il se dit que les 3 en ont plus ou moins ras le bol des crises d’autorité de Rob qui, pourtant, dirige plus ou moins les opérations depuis le début.
Rob, Mark et Matt ont donc mis au panier tout ce qui avaient été composé avec les autres pour repartir de zéro. L’album s’est donc fait à 4, la quatrième larron de la bande étant Ben Schiegel, vieux copain de route du groupe et producteur d’un certains nombres de leurs albums. Et pour compléter le line-up, ils n’ont pas eu à aller chercher bien loin. Un petit cou pde grelot à Emil Werstler (Daath), qui avait déjà suppléé Matt pendant que celui-ci pouponnait, pour lui proposer le poste de bassiste. Dans la foulée, on propose à Sean Zatorsky (Daath) de venir prendre la place de Chris – car Mark ne voyait pas le groupe sans un mec aux samples – et pour finir Rob a recruté Austin D’Amond (Bleed The Sky) avec qui il joue dans The Elite. Nous voila donc avec un Chimaira version 2.0 prêt pour de nouvelles aventures et un nouvel album.
Donc il vaut quoi au final The Age Of Hell? Dès les premières notes, pas de doute on est en terrain connu, on sent cependant que quelques choses à changer. Les riffs de Rob et Matt ont un peu évolué dans leur écriture même si le style est reconnaissable. Côté batterie, le jeu d’Austin parvient presque à faire oublier Andols qui était pourtant loin d’être un manche, pour tout dire je le trouve bien meilleur dans Chimaira que dans The Elite. Mais là où le changement est le plus flagrant, c’est côté bidouillage, entre Sean et Chris c’est simplement le jour et la nuit! Plus de samples, plus aboutis, plus travaillé, la donne change complètement et si avant le tout rendait déjà pas mal, dorénavant les samples sont un instrument à part entières et plus simplement une couche sonore pour faire joli.
Pour en revenir à l’écriture, après avoir fait dans le riff inutilement torturé, on revient à des choses plus simples, plus directes et surtout beaucoup plus efficaces. On sent que la réception plutôt mitigée réservée au précédent albums les a fait réfléchir. Le changement de personnel aidant, ils se sont orientés vers autre chose mais sans renier ce qui fait que Chimaira est Chimaira.
Dans cet optique, « The Age Of Hell » varie donc les plaisir, alternant les mid tempo lourdingues toujours remplis de breaks judicieusement placés et de solos moins branlos mais plus contextuels. Je veux dire par là qu’on ne cherche plus à envoyer du pâté pour envoyer du pâté mais qu’on prend le temps de faire un solo qui colle au titre. dit comme ça ça semble évident et pourtant, Rob avait pris l’habitude de faire dans l’écarissage massif, maintenant le tir se veut plus précis. En revanche quand ça part pied au planché comme sur « Born In Blood », on retrouve le Chimaira qui a le riff « destructUeur », foudrayant d’efficacité et qui donne envie de pousser les meubles pour pouvoir plonger sur son canapé depuis le bureau (mon canapé se porte bien merci pour lui).
Peu de surprises donc au fil des 12 titres, Chimaira condense sont savoir faire acquis sur l’album éponyme, « The Impossiblity Of Reason » et « Resurrection ». Ca se termine sur « Samsara », la désormais traditionnelle instrumentale qui, pour le coup, s’avère assez peu intéressante. Pas grand à ajouter sur le disque, chaque chanson a son petit truc qui me fait dire que, si vous avez aimé les précédents, vous aimerez forcément celui-là.
La prod ainsi que le mix sont toujours aux petits oignons – Ben Schiegel commence à connaître son affaire. Bref il n’y a que l’artwork qui est un ton en dessous.
Pas vraiment convaincu à la première écoute, « The Age Of Hell » a fait montre de tout son potentiel au fil des écoutes. Le changement de line-up apporté un peu de sang à un groupe qui en avait a priori besoin. Les petits nouveaux sont bien intégrés et sont un vrai plus et pas un simple remplacement poste pour poste. La prod est toujours léchée et juste, Chimaira continue de faire du Chimaira mais toujours en évoluant un minimum. Pour le coup ils sont revenus à quelques choses de plus basique mais de fichtrement plus sexy que « The Infection ».
On se revoit en live pour du cassage de nuque sur « Trigger Finger ».