A l’instar d’un Metallica, KoRn fait partie de ces groupes qui n’ont plus rien à prouver et dont la réussite leur permet d’aujourd’hui se permettre à peu près tout et (surtout?) n’importe quoi.
On a vu KoRn commencer à évoluer vers d’autres sphères que celles du Nu Metal depuis un bon moment déjà. On savait Davis fan in’CURE’able du groupe de Robert Smith, c’est tout à fait logiquement que la petite bande de Bakersfield à commencer à bidouiller ses compos. Le groupe avait alors accouché d’albums aussi barrés qu’improbables comme « See You On the Other Side » ou bien encore « Untitled ». Après un rapide retour en terrain connu avec un « Remember Who You Are » assez peu convaincant, les revoilà sur les routes de l’expérimentation avec un mix de Metal « kornien » et de DubStep/electro.
On ne va pas y aller par 4 chemins: le résultat est pour le moins mitigé.
Si la prod est simplement hallucinante, une constante chez eux, les compos le sont nettement moins. Alternant gros beats et gros riffs, le résultat est un cafouilli-bazard pas toujours bien branlé. La faute à un mixage pas vraiment bien équilibré qui fait la part belle à des beats bien trop agressifs qui prennent le dessus sur à peu près tout. La guitare est au final assez peu présente et pour faire ce qu’elle fait, elle est presque dispensable tant le tout semble être un album de musique électronique sur lequel J.D. a posé sa voix. Certes on retrouve parfois des breaks avec des ambiances propres au groupe mais ces petits moments de répits sont au final assez peu significatifs.
De temps à autres, la basse de Fieldy se rappelle à notre bon souvenir. Pourtant si caractéristique et faisant parti de l’image musicale du groupe, on ne pensait pas un jour qu’on aurait à tendre l’oreille pour l’entendre claquer. Ha, on me dit qu’elle a claqué tout court à cause de la saturation… En revanche si il y a bien un qui est présent, non pas Davis car lui il est là et bien là bien, c’est Ray Luzier. On reconnaît assez aisément son jeu de batterie, son style et surtout sa frappe. Il est sans doute celui que l’on entend le mieux sur tout l’album.
Reste au final un album de 13 titres toujours plus ou moins dans les mêmes tempos, avec les mêmes sonorités, les mêmes beats assommants et les mêmes ficelles qui, si elles fonctionnent sur un titre ou deux, finissent par devenir usantes voir chiantes. Rien ne se démarque vraiment. Certes on peut s’écouter un morceau de temps en temps, « Narcissistic Cannibal » finit par se laisser écouter une fois la surprise passée, n’empêche qu’il est compliqué d’avoir envie d’y revenir et je doute que mêmes les gros fans (si il y en a encore) crient au génie en écoutant « The Path Of Totality ». Ca tape copieusement sur le système et avoir une boîte d’aspirine sous la main peut être salvateur.
Si on peut encore une fois saluer la prise de risques de KoRn, on ne peut que s’interroger une fois de plus sur le résultat. Oui ça change de tout ce qui peut sortir actuellement, oui c’est hyper bien fait mais non rien à faire ça passe pas.