Les malentendus ont parfois du bon. Pourquoi? Parce que sur un malentendu je suis retourné voir Rammstein en concert, chose que je ne pensais plus faire puisque hormis quelques titres de Reise Reise, rien ne trouve grâce à mes yeux dans tout ce qu’à pu sortir le groupe après Mutter.
Bon ceci dit, cette tournée a quand un petit « plus » sexy qu’une tournée « standard » n’a pas: une setlist de fou furieux. En effet le « Made In Germany Tour », du nom du best-of dont il accompagne la sortie, se veut être une tournée best-of! Ce qui veut dire pléthore de vieux titres et comme de toute façon c’est toujours mieux avant… hein… pourquoi s’en priver!
C’est donc en ce beau mardi de mars que Rammstein prend d’assaut Bercy pour la première fois puisqu’un second concert est également prévu le lendemain. 2 concerts? oui vous aussi vous trouvez ça suspect, et bien sachez que le tout a été filmé en vue d’une sortie en Blu Ray/DVD, c’était donc la quasi garantie d’en prendre plein les dents durant la soirée.
Mais avant le plat de résistance, il y a une première partie « made in Sweden » avec Deathstars. Je les avais déjà croisé en première partie de Cradle Of Filth il y a quelques années au Bataclan. Sympathique mélange de Rammstein et de Marilyn Manson, les suédois feront le taff devant un public relativement réceptif malgré un son pas terrible. L’ingé son ayant oublié qu’il y avait d’autres choses sur une batterie qu’une caisse claire et un charlet. La basse bien que visible était inaudible et les 2 guitares se bouffaient le nez, heureusement que la voix était bien en avant sinon c’était la cata. En revanche les lights eux ont été catastrophiques, Deathstars a joué quasiment dans le noir durant presque tout son set et j’ai perdu la vue plus d’une fois avec les spots directement braqués sur ma trogne. La setlist mélangeait les 4 albums équitablement avec a peu près 2 titres de chacun (sauf erreur de ma part).
En gros, vu les circonstances ça passait et même avec la meilleure volonté du monde, il leur aurait été impossible de voler la vedette à la machine de guerre qui déboulait ensuite.
Car oui, je pense que le terme de machine de guerre est tout à fait à propos vu la prestation de Rammstein ce 6 mars. Je n’avais vu les allemands que 2 fois auparavant: c’était à (feu – niark niark niark) l’Elysée-Montmartre et au Zénith sur la tournée Mutter en 2001 et c’était déjà incroyable à l’époque. Là ça a simplement explosé toutes les codes du genre.
21h pétantes, le noir se fait dans un POPB lui aussi noir de monde. De gros spots éclairs le côté droit de la salle (si on est face à la scène), et voilà nos 6 teutons qui débarquent en file indienne, drapeau français au vent au milieu de leurs fans et avec une sécu minimale (!!!). Ils traversent une partie de la fosse en direction de la mini-scène centrale (car oui il y a une mini scène au milieu de la salle en plus de la grande au fond), celle-ci s’élève et là une passerelle descend du plafond pour que ces messieurs traversent la fosse jusqu’à la scène principale. Comme je le disais sur Twitter en live, pas une seule note de jouer et ça a déjà la classe.
Et après? Après c’est 2 heures de quasi bonheur intégral!
Voici (de mémoire) la setlist:
- Sonne
- Wollt ihr das Bett in Flammen sehen?
- Keine Lust
- Sehnsucht
- Asche zu Asche
- Feuer frei!
- Mutter
- Mein Teil
- Du riechst so gut
- Links 2-3-4
- Du hast
- Haifisch
- Bück dich
- Mann gegen Mann
- Ohne dich
- Mein Herz brennt
- Amerika
- Ich will
- Engel
- Pussy
- Frühling in Paris
Visuellement Rammstein ressort tous ses grands classiques. Ainsi on retrouve les lances-flammes fixés sur la tête de Feuer Frei!, Flake dans une marmitte et Till qui l’allume littéralement au lance-flammes sur Mein Teil, les ailes lance-flammes sur Engel, l’arc sur Du Hast, un mur de flammes autour de Till sur Wollt ihr das Bett in Flammen sehen? et le lance roquette qui fait voler des feux d’artifices dans la salle sur Du riechst so gut, sans parler des murs de feu qui sortent régulièrement de la scène. Un truc complètement hallucinant car du fond de la salle on sentait la chaleur – autant dire que le premier rang a du cuir. Sans oublier la touche de bon goût final sur Pussy durant laquelle Till chevauche un canon peint couleur bite et crachant de la mousse… et une faciale géante pour 10 premiers rangs de la fosse! Allé avouez que vous aimez ça bande de petites salop…. pardon je m’égare.
Mais si il n’y avait que ça… car en plus, et puisque le concert était filmé, les lights étaient simplement somptueux, des jeux de lumières différents pour chaque titre, avec un décor gigantesque à géométrie variable. Un vrai régal pour les yeux et les oreilles. Car en plus le son était ahurissant. A coup sur le son le plus extraordinaire que j’ai entendu à Bercy. Des grattes avec une patate incroyable, une basse bien en place, des toms de batteries balancés correctement et des claviers mixés aux petits oignons. Du délire à tous les étages en somme.
Cependant, et parce qu’il faut bien chipoter un peu, une fois que petits gars sont revenus sur la scène centrale pour jouer quelques titres (Bück dich, Mann gegen Mann, Ohne dich), la balance dans la salle a changé. C’était bon mais moins qu’auparavant. Et une fois les 6 revenus sur la grande scène, l’ingé son a du s’endormir sur ses potards car d’un coup la caisse claire est montée d’un cran et le reste est devenu brouillon l’espace de 2 titres. Rien de catastrophique cela dit, ça restait quand même largement meilleur que le son de Deathstars. Et si on veut chipoter encore un peu, Till s’est planté sur les paroles d’Amerika en nous faisant 2 fois le même couplet. De la peccadille en somme.
Perso les seules choses qui m’ont un peu chagriné se sont 2/3 titres de la setlist que je n’aime pas du tout (Mann gegen Mann, Ohne dich, Pussy et Frühling in Paris– ok ça fait 4) mais à part ça…
Donc en gros, si vous n’avez pas vu Rammstein sur cette tournée et BEN TANT PIS POUR VOUS. J’y suis allé par accident, autant vous dire que je ne regrette en rien les accidents de ce genre. Et attendez-vous à voir un jour ici un petit article sur le Blu Ray du concert parce que nostalgie tout ça… et aussi parce que ça envoyait du gros gros steak!
Note: vous voudrez bien excusez la petite qualité des photos, le compact maison faisant ce qu’il peut – merci pour lui.