Sous ce nom pour le moins pompeux et destructeur se cache ce qu’un grand nombre de fans de thrash (et de Slayer en particulier) attendaient depuis moult années : un coffret regroupant la majeure partie de l’œuvre du dieu Slayer avec 2/3 babioles supplémentaires pour combler tout le monde et faire pardonner un retard de heu… 3 ans si ma mémoire est bonne.
Et encore, compte tenu de l’attitude de la maison de disque en France, la précieuse boîte n’est disponible en magasin qu’en import à un tarif totalement prohibitif (120€), Universal Music ayant décidé au dernier moment de ne pas la distribuer. Un coffret Slayer ne faisant visiblement pas le poids contre un cd 2 titres à 4€ de la Star Ac’.
Ha oui dernière précision avant que j’oublie, le coffret existe en 2 versions : la version du pauvre (3 disques seulement) et le « ammo pack » que je vais vous détaillez maintenant pour les plus riches… quoique non même pas elle est au même prix. Vous avez dit débile ?
Bref passons sur ces considérations purement mercantiles pour nous intéresser à la bête (dispo pour 72€ port compris sur amazon.fr – oui je fais de la pub et alors ?).
Alors quoiqu’on trouve dans la zolie boi-boîte aux allures de cartouchière pour mitrailleuse ? Non pas 1, non pas 2, non pas 3, non pas 4 mais 5 disques ma bonne dame ! 4 cds et 1 DVD accompagné d’un faux pass « all access » et d’un sublime drapeau (sic) pour mettre dans vos toilettes. J’ai failli oublier le livret contenant des photos des membres du groupe à diverses époques, le tout dans un style bien trashy mais joli.
Passons maintenant au contenu des fameux disques.
Le cd1 est un recueil de versions et de mixes différents (donc différents des versions albums) des grands classiques du groupe. Je vous concède que la différence avec les dites versions albums sont minimes mais bon… De plus on ne peut pas vraiment dire que l’on se moque de nous, le disque étant chargé « ras la gueule » de ces bonnes choses – y’en a quand même pour une heure vingt de démontage de tympans rien que sur celui là.
Le disque 2 propose quant à lui le reste des différentes mixes débuté sur le cd1 et un gros (très gros) chargement d’inédites présentes généralement sur les versions japonaises des albums, des compils ou sur des BO – comme c’est le cas de la géniale Disorder en duo avec Ice-T sur la BO de Judgement Night. Là aussi le cd est chargé puisqu’il y en a pour une heure quinze d’attentat sonore.
La troisième galette diffère des précédentes car elle contient des démos de certains titres (des enregistrements fait dans le garage de Tom Araya par exemple) ainsi qu’un wagon de titres lives enregistrés à diverses périodes. On retrouve aussi une inédite perdue au milieu de cet assaut de brutalité. Quoiqu’un duo avec Atari Teenage Riot, niveau brutalité c’est pas mal non plus. Inutile que je vous dise à quel point le cd est plein.
Le disque 4 est… un DVD ! Avec dessus du live, en vrai avec de l’image, du son et des cheveux qui gigotent. Là aussi le disque est plein de titres live enregistrés un peu partout dans le monde à diverses époques. A noter la présence de titres filmés lors du passage de dieu au Eurockéennes de Belfort en 2000. Ca démonte la télé, le lecteur DVD et les voisins avec. Que du bon quoi 🙂
Et pour finir, le petit dernier (disque 5) est un live ! Un concert complet du God Hates Us All Tour avec 14 titres au compteur et donc un « petit » échantillon live de la puissance de feu des maîtres du thrash. La setlist passe en revue tous les classiques du groupe et s’achève sur un Angel Of Death tonitruant. Cependant je mettrais quelque peu mon enthousiasme de côté car ce live n’est pas exempt de tout reproche. Ok le son est bon mais parfois on « perd » la voix sans savoir si Araya arrête de chanter ou si y’a une couille à l’enregistrement. De plus le mixage du tout est un peu brouillon. Je veux dire par là que l’équilibre entre la voix, les guitares et surtout la batterie n’est pas toujours top. La basse je n’en parle pas étant donné qu’on ne l’entend pas. Ce cinquième et dernier disque a la particularité de ne pas avoir de boîte. Oui je sais dis comme ça ça paraît con et pourtant. Les 4 autres disques sont dans un boîtier de cd classique mais celui-là est dans une pochette plastique remplie d’un liquide rouge sang. Jusqu’au bout dans la finesse Slayer n’est-il pas ?
Autre signe particulier de tous les disques : ils sont noirs ! Comme les jeux de la première Playstation. Me demandez pas pourquoi, c’est comme ça. Et puis on peut être thrasheur et coquet, n’est-ce pas monsieur King ?
Au final la question que tout le monde se pose c’est : coffret ultime et indispensable ou bien gadget pour fan fortuné ? Ma réponse va peut-être vous paraître surprenante mais je dirais les 2. Si vous êtes comme moi fan (avec un côté collectionneur je l’avoue et un rein à vendre pour vous payer la chose) mais que vous ne possédez pas tous les albums du groupe et que vous souhaitez malgré tout avoir quelque chose vous permettant de couvrir toutes les périodes du groupe alors vous pouvez l’acheter les yeux fermés. Mais, si comme certains vous avez déjà tout y compris les versions japonaises ultimes de la mort qui tuent de tous les disques, que vous êtes un acharné et que y’a écrit ‘slayer’ partout y compris sur votre papier toilette, on peut dire que c’est un achat envisageable pour vous aussi.
En ce qui me concerne je suis ravi de mon acquisition et je la recommande vivement à tous les amateurs du genre qui veulent se faire un best of de Slayer facilement avec quelques petits bonus pas dégueux.
