Ha Hypocrisy… cette longue histoire de désamour entre le groupe et moi, pleine d’hypocrisie justement. Hypocrisie parce que jusqu’au dernier album ce groupe ne m’intéressait pas alors que j’attendais de voir avec curiosité ce qu’End Of Disclosure allait donner.
Hé bien il donne une furieuse impression de déjà vu mêlée d’un petit goût de reviens-y.
En effet si de prime abord, End Of Disclosure ne se montre pas sous son meilleur jour, il révèle tout de même quelques qualités au fur et à mesure des écoutes.
La faute à ce cher Peter qui donne l’impression qu’il fait exactement ce qu’on attend de lui et qui donc nous donne exactement ce qu’on attend d’Hypocrisy. Et c’est bien là le problème! Aux premiers passages, le disque fait d’une vilaine impression de nonchalance. Tout semble convenu et prévisible voir pire: par moment carrément pas inspiré tant on a l’impression de Tägtren fait de « l’éco-death » en recyclant des choses déjà plus ou moins vu sur les précédents opus (cf la chanson titre) avec un songwritting qui semble plutôt fénéant – vous me direz qu’au bout de 12 albums ça peut paraître un peu normal.
Oui mais voilà, malgré cela End Of Disclosure est suffisamment bien composé pour qu’on ait envie d’y retourner en se disant « non mais attend c’est pas possible j’ai du loupé un truc ». En réalité on n’a rien loupé, c’est simplement que si Tägtren a composé un disque qui assure le fan service en nous donnant exactement ce que l’on a envie d’entendre, il a pris un malin plaisir à planquer ici où là quelques chips pas dégueu qui donne justement ce petit goût de « reviens-y ».
Exemple typique: The Eye. Plus conventionnel dans le genre, il va être difficile de trouver et pourtant ça fonctionne à merveille grâce à un refrain plus prévisible « tu meurs », une rythmique vue et revue, un pont banal pour du Tägtren avec ses samples et pourtant… ben pourtant ça déboîte. Des exemples comme celui-là je vous en sors à la pelle: 44 Double Zero, Soldier Of Fortune – avec à chaque fois la même recette: riff quasi imparable et le petit pont mélodique qui va bien au deux tiers du titre. Et quand le besoin se fait sentir, il n’hésite pas à mettre « le pied dedans » (Tales Of Thy Spineless ou When Death Calls), toujours avec une recette éprouvée et fichtrement efficace.
Le tout est bien entendu servie avec une prod aux petits oignons typiques du groupe qui fait exactement ce qu’elle doit faire.
Que dire? Que Tägtren ne s’est pas foulé? D’un certain point de vue c’est effectivement le cas car l’innovation est au point mort – d’un autre côté quand il a voulu innové sur Catch 22 tout le monde a hurlé à la mort. La leçon a donc été retenu de ce point de vue là et on joue la sécurité en donnant aux fans ce qu’ils attendent. Cependant on y met les formes histoire de montrer que malgré cela on ne se moque pas du monde et en cela, End Of Disclosure rempli parfaitement le contrat.