Comment ? Oui comment ai-je pu passer sous silence aussi longtemps ce disque ? Véritable coup de poing dans la tronche, attentat sonore parfaitement maîtrise et absolument énorme à tous les points de vue.
Remettons les choses dans leur contexte, As I Lay Dying fait parti de cette nouvelle génération de groupe de « hardcore » (je mets le mot en guillemets tellement ce style est large désormais) qui ont un look à des années lumières de leur style.
En gros vous prenez AqME ou Omni pour le look et The Black Dalhia Murder ou Caliban pour la musique. Pour caricaturer, As I Lay Dying se sont des émotapettes qui font du deathcore. Oui messieurs dames, malgré la mèche rebelle et le jean moulax ça n’envoie du bois ! Pour s’en rendre compte, les 30 premières secondes de 94 hours suffisent à vous en convaincre.
Frail Words Collapse, en plus d’être un album aux penchants franchement méchants est avant tout un disque extrêmement bien pensé et structuré. Les compos se suivent sans se ressembler et le groupe réussi une parfaite harmonie de passage hyper agressif et des harmonies plus posées mais suffisamment lourde pour que la musique conserve son ambiance. C’est d’ailleurs ce qui frappe lorsqu’on écoute ce disque son ambiance. Le son est lourd, massif mais clean, très clean, presque trop clean, la batterie sonne comme si elle était triggée tellement le son de tous les toms se ressemble (et je ne parle pas de la grosse caisse – cf le départ à 300 à l’heure sur 94 Hours ou les roulements soutenus dans Falling upon deaf Tears). Ce choix délibéré lors de la production du disque lui permet d’autant mieux de faire passer la pilule des paroles pas franchement folichonnes que nous propose le groupe.
Comme je le disais plus haut, le groupe évolue dans cette nouvelle tendance de groupes mêlant des plans hardcore à d’autres styles. Si on prend par exemple le cas de Darkest Hour qui lorgne du côté du death mélodique, As I Lay Dying s’oriente plutôt vers quelque chose à mis chemin entre le death et le thrash.
La voix est clairement hardcore mais s’autorise des allés et venues dans un registre plus death (Distance In The Darkness) voir même émo (toujours Distance In The Darkness).
Tout le disque est un concentré d’énergie et de styles variés qui sont interprétés de la meilleure des manières qui soit. Forever mélange des mélodies et des riffs méchants sans jamais tombé dans la facilité car As I Lay Dying s’autorise aussi quelques passages un peu déstructuré du meilleur effet qui débouchent souvent sur des breaks monumentaux ou des passages lourds… mais lourds à un point pas possible.
C’est musclé, c’est rythmé, ça envoie du gros quasiment tout le temps, c’est rudement bien fichu et on en redemande. Un sacré bon disque qui va et doit intéresser les amateurs de hardcore mais qui ne devrait pas laisser indifférent les métalleux car tout est bon dans ce disque, vraiment TOUT. Une tuerie à ranger à côté de Darkest Hour.