Après quelques années de silence, Satyr et sa troupe sont de retour avec un nouvel album au titre chaud bouillant : Volcano. En effet, en raison d’une tournée avec Pantera (en 2000), Satyricon est resté silencieux pendant longtemps, trop longtemps pour les amateurs de métal et en particuliers pour les fans d’un des produits fétiches de la Norvège : le black métal (BM).
Bien loin des dérives de certains, Satyr, qui fait déjà office de vétéran de la scène BM malgré son jeune âge, a su prendre le recul nécessaire pour sortir un album intelligent et intéressant à des années lumières des clichés du genre et ce, malgré la présence du groupe sur une major (Capitol en l’occurrence) au grand dam des intégristes du genre.
Alors quid de ce disque ? Et bien Volcano est brûlant, plein de vie malgré une ambiance glaciale et une production toute aussi froide à défaut d’être exceptionnel. Si la gaîté n’est pas le point fort du disque, se sont ses ambiances qui le font vivre et évoluer au travers de compos où la lourdeur domine. Tout est torturé, dégoûtant, pessimiste, repoussant voir haineux et l’on s’étonne presque que le disque ne parte pas à chaque instant sur des blasts destructeurs comme seul les blackeux peuvent nous en sortir. Non le disque passe en revue une large palette de styles (du doom à l’indus) et s’offre même une incursion dans un registre plus abordable pour le néophyte avec la surprenante Fuel For Hatred. Volcano prend fin en apothéose sur Black Lava, morceau instrumental de 14 minutes qui devrait vous achevez, ou du moins achevez de vous ouvrir les veines.
La musique en elle-même est plutôt expérimentale… pour du black. Certes les riffs sont toujours acérés et méchants à souhait et Frost ne fait pas de la figuration à la batterie mais les ambiances et certaines sonorités contribuent à rendre ce disque un peu hors norme pour le genre auquel il appartient. Satyricon prend des risques sans pour autant renier son style de prédilection et c’est ce qui rend cet album si intéressant.
Certes, Volcano est sorti en 2002 mais c’est comme le bon vin, c’est avec le recul que l’on voit si le cru est bon voir exceptionnel. Celui-ci, à défaut d’être monumental, n’est pas désagréable du tout et on ne tient peut-être pas l’album qui révolutionnera le black mais on a là un bon disque et certainement un des meilleurs sortis dans ce style depuis un bon moment.
Volcano est un disque venimeux, méfiez-vous.