Pour son premier méfait solo depuis la fin (ou pas) d’Immortal, Abbath déboule avec un nouveau projet nommé Abbath dont le premier album à pour titre Abbath avec la tronche d’Abbath en guise de couverture. Preuve si il en fallait qu’on est jamais si bien servi que par soit-même.
Et musicalement ça dit quoi ce disque? Ben ça dit que si vous aimez Immortal et I, vous allez sans doute aimer Abbath.
En effet, point de révolution chez notre norvégien car on retrouve des structures de riffs vaguement familières – pour ne pas dire très familière notamment sur To War et Fenrir Hunts. Est-ce que ça choc? A vrai dire pas vraiment mais on sait notre lascar capable de bien mieux. Tout comme lorsqu’il nous propose des titres où ça blast, ça fonctionne mais l’ombre d’Immortal n’est jamais bien loin alors que lorsqu’il se creuse pour proposer des titres plus mid tempo, les ambiances sont bien plus réussies et les riffs plus travaillés (Root Of The Moutain).
Si l’on retrouve le son familier de la guitare d’Abbath, l’approche sonore du groupe est différente de ses autres projets. En premier lieu ce qui frappe c’est le son très naturel de la batterie, ça change du son Immortal triggé à l’infini et du son des batteries de Metal extrême en général. Un changement bienvenu qui confère à l’ensemble un certaine chaleur et lui donne un petit je ne sais quoi de très agréable. De même pour la basse qui se permet quelque trop rares excentricités dans le mix (l’excellente Winter Bane) mais qui est bien présente. En parlant d’excentricité, allez savoir pourquoi sur Ashes To The Damned, on se prend 2 envolées de cuivres qui sortent de nulle part pour un instant ‘what the fuck’ du plus bel effet.
Dans l’ensemble, ce premier opus d’Abbath est plutôt pas mal. Il tente 2/3 bricoles avec bonheur mais ne révolutionne pas la recette qui a fait son succès. On peut ergoter sur le fait que certains titres sont un poil plus faible/facile alors que d’autres ont clairement eu plus d’attention. Ceci étant dit, on ne va pas bouder notre plaisir pour si peu. D’autant que ça risque de poutrer sévère en live.