Antikythera, sous ce nom barbare qu’on doit lire à haute voix pour être capable de le prononcer correctement, se cache le premier effort solo d’Anders Björler, guitariste notamment d’At The Gates et The Haunted.
Avec un pedigree pareil, on est logiquement en droit de penser que ça va envoyer des rondins et que le tout va tourner au branlage de manche avec option « c’est moi le plus technique » ou « c’est qui vait le plus vite ».
Que neni. En occurrence, le tout se veut très atmosphérique voir éthéré par moment. Donnant dans un thème très léger – musicalement s’entend car les ambiances sont souvent lourdes, souvent emprunt d’une certaine mélancolie, Anders nous emmène dans un univers bourré de références et d’influences qu’on ne lui aurait pas soupçonné.
Au fil des 12 titres, des sonorités Prog, Folk et même Jazz vont et viennent sur des tempos posés voir limite contemplatifs. Accompagné d’un batteur, d’un bassiste, d’un clavier et de cuivres quand c’est nécessaire, Antikythera est une invitation au voyage et par relativement loin dans le délire. Chaque titre semble être un concept à lui tout seul et pourtant se fond parfaitement dans l’album. On notera la répétition d’un motif de guitare sur plusieurs morceaux, comme pour imprimer une étrange sensation de déjà-vu, c’est déroutant mais pas désagréable pour autant.
Antikythera est un exercice intéressant, qui sort des sentiers battus et qui – en ce qui me concerne – m’a franchement plu. Ca change, c’est « rafraîchissant » de sortir du registre purement Metal qui est le mien tout en y restant connecté grâce à un interprète talentueux et très inspiré pour le coup.