Que voila un groupe canon pour faire des jeux de mot! Ne reste plus à espérer qu’avec un nom pareil, on soit sur du gros calibre et pas de la chevrotine.
Artillery c’est quoi? c’est qui? C’est un groupe de thrasheurs vétérans originaire du Danemark. Le groupe a en effet été créé en 1982 et a connu, comme vous vous en doutez, de nombreux changements de line-up ainsi que deux périodes d’inactivité.
X (pas la lettre mais le chiffre romain) est comme son nom l’indique leur dixième album. Nous sommes ici en présence de Thrash « à la papa », c’est-à-dire du gros riffs qui fait pas mal penser à ce que peuvent proposer certains voisins germaniques.
Point de chant guttural, juste voix une claire légèrement teinté de Heavy parfois soutenus par quelques choeurs, des rythmiques qui envoient façon orgues de Staline, du riff qui découpe comme une MG82 un après-midi de juin 1944 en Normandie et une basse chaude comme du napalm au petit matin. C’est bon on a tout.
Blague à part, les danois proposent tout au long des 12 titres (+ un petit Metallica en bonus) une variété plus que plaisante. Après un début franchement rentre dedans et un single (In Thrash We Trust) très « annihilatorien » dans l’esprit, Artillery change de tempo et s’essaie même à la balade avec The Ghost Of Me ou The Last Journey. Par-ci par là on sent aussi une vibe venue de Californie avec quelques moments qui font penser à Metallica (Beggars In Black Suits). Puisqu’on parle des Met’s, la reprise de Trapped Under Ice est un régal.
Avec ses 13 titres, X n’échappe malheureusement à l’écueil du ‘ventre mou’ où on décroche un peu. La faute à quelques caisses de munitions installée là pour faire le nombre mais vraiment indispensable au tir de barrage dans globalité.
Côté sonore, la prod renvoie directement au nom du groupe. C’est du massif et ça va être compliqué à camoufler. Je valide bien entendu cette basse mise en avant comme elle devrait tout le temps l’être.
Avec Artillery, on pourrait croire que tout est dans le nom. Sauf que nos danois ont de l’expérience et savent aussi faire de la frappe chirurgicale. Le groupe est en maîtrise et nous la fait à l’expérience. Ce qui nous donne une disque bon voire même très bon par moment mais qui pêche par gourmandise en continuant à tirer alors que l’ordre de cesser le feu a été donné.