Total Brutal,
Double Brutal.
Triple Brutal.
Dix ans après le très drôle et très bon Triple Brutal, Austrian Death Machine (ADM) revient pour toujours plus de délires à base de Schwarzenegger. Enfin théoriquement.
Entre temps, Tim Lambesis a été locataire du système carcéral californien et l’arrêt brutal des stéroïdes lui a vraisemblablement fait perdre son sens de l’humour. Ce qui rendait ADM unique c’était le second degré général qui régnait tout au long des chansons. Les imitations de big Arnold le faisant passer pour un demeuré de classe planétaire étaient savoureuses. De tout cela, Quad Brutal ne garde que les titres faisant références à la carrière du plus californien des autrichiens. Certes il reste quelques imitations ici ou là mais on est loin des délires précédents.
Est-ce que cela nuit pour autant à la musique? Non. Ca réduit juste la dose de fun de l’ensemble. En fait, Quad Brutal n’est pas fun du tout. Il est même plutôt bas de plafond. Pour tout dire, cela faisait bien longtemps que je n’avais pas entendu un album de Metalcore aussi énervé. No Pain No Gain met dans le bain d’entrée de jeu et Get Down ainsi qu’Everybody Pities the Weak sauront également vous chatouillez comme il faut. Entre deux avoinées, ADM se permet quelques envolées qui rappellent Darkest Hour (Conquer) ou encore As I Lay Dying (logique pour ce dernier me direz-vous). Ces moments de relatives accalmies donnent tout juste le temps de reprendre son souffle tellement Quad Brutal envoie la sauce.
Dans la catégorie « je ne sais pas si j’aurai osé », dites-vous Lambesis chante avec sa femme sur le disque (Destroy The Machines). Nous parlons de la dernière en date. Pas de celle qu’il a tenté de faire assassiner ni de celle qui a demandé le divorce au bout de 18 mois parce que le gars est un lunatique accroc aux stéroïdes. Parlant de ça, on sent l’effet de ces derniers sur les cordes vocales de Timmy. A ce stade on peut renommer le groupe Austrian Death Metal.
Si séparer l’homme de l’artiste ne vous pose pas de problème, Quad Brutal est un très bon disque de Metalcore. La prod (sous stéroïdes) fait honneur à des compos de qualité. Un bon gros défouloir.