TREIZE ANS! Treize ans que la blague Babymetal a commencé. Soit disant les blagues les plus courtes sont les meilleures. Celle-là va durer encore un peu avec ce quatrième album.
Babymetal était l’avant concert que j’ai vu en 2020 avant que le monde ne se ferme pour de très longs mois. Un grand moment de schizophrénie durant lequel j’ai longuement remis en question ma santé mentale.
Quoi de nouveau chez Babymetal? Plus qu’il n’y paraît figurez-vous. Aussi étonnant que ça puisse paraître, pour la première fois, Babymetal sort un album qui ressemble à un album. Explications.
Les 3 précédents opus faisaient plus figures de compilations de singles que d’oeuvres écrites et composées pour donner un ensemble cohérent. The Other One de ce point de vue là dégage une impression de maturité. Il en va de même au niveau des ambiances. Le « kawai Metal » semble avoir été mis au placard au profit d’une approche plus sombre.
Maintenant que j’ai dit ça, ne vous enflammez pas non plus. Babymetal n’est pas subitement devenu un groupe de Funeral Doom. On reste sur le concept original mais on tente de le faire passer à l’âge adulte.
Musicalement, cela se ressent avec une prod un peu moins énervée que par le passé. Ca sonne toujours très bien. La 8 corde fait toujours son oeuvre mais encore une fois, il fut un temps où le break de Mirror Mirror (par exemple) eut été fait de façon plus ostentatoire.
Le même type de remarque peut-être fait sur le chant. Pour le coup, la voix de Suzuka subit beaucoup moins les affres de la prod et des effets – certes Believing me fait mentir. Cela dit, elle semble avoir beaucoup plus de liberté sur ce point et on peut (enfin) réaliser qu’elle chante bien. On peut discuter du chant en anglais qui ressemble plus à du yaourt chanter en phonétique qu’à quelque chose dont les paroles sont comprises. Mais ça le fait.
De Babymetal, il n’y a à priori rien à entendre artistiquement. La chose étant un pur produit commercial totalement assumé qui a marché par son côté décalé. Cependant il semble que l’aspect artistique ait commencé à prendre une part plus importante dans la musique du groupe. Pour la première fois Babymetal semble viser autre chose que le single débile (et plaisir coupable) et signe avec The Other One est un vrai bon album de JRock.