Oui oui je sais, j’ai du retard à l’allumage sur celui-là. J’avoue qu’au départ je pensais le passer sous silence mais la prestation de Behemoth au Hellfest à raviver en moi l’envie de vous parler de leur dernier méfait.
Est-il encore besoin de vous présenter nos amis poètes « made in Polonie »?
Nos 4 compères signent avec Evangelion leur 9ème album en presque 20 ans de carrière, et je ne compte pas les EPs et DVD. 20 ans a nous exploser les esgourdes d’abord du black, et depuis Demigod (2004) avec une tendance très prononcée pour le gros death brutal qui tâche.
The Apostasy, précédent album du groupe, annonçait la fin des sur couches de voix utilisées depuis 2 albums. Il mettait aussi 1 ou 2 titres à démarrer avant de nous coller au mur et puis de finalement s’essouffler un peu sur la durée. Ici c’est plus ou moins la même chose. 2 chansons pour mettre en place le décor et ensuite on lâche les chevaux. Le combo Ov Fire And The Void/Transmigrating Beyong Realms Ov Amenti est monument d’efficacité. S’en suive 2 morceaux de qualité somme toute classique, on est bien loin des sommets que Behemoth peut atteindre en matière de créativité. Puis vient le « traditionnel » morceau à ambiance (Alas, The Lord Is Upon Me), c’est plombé comme c’est pas permis, c’est relativement malsain et ça reste purement jouissif. Et accessoirement ça permet de récupérer un peu pendant les concerts. Les dernières plages sont à mettre au rayon des biens mais pas transcendant.
Côté zickos, il n’y pas grand chose à dire qui n’ait pas déjà été dit sur eux. Adam, Tomasz, Robert et Patryk… pardon Nergal, Orion, Inferno et Seth tiennent la baraque haut la main. Inferno sort une nouvelle fois une prestation simplement ahurissante à la batterie – et le bougre est capable de le refaire en live, plus vite et sans se vautrer. Orion et Seth font le boulot, quant au patron il expédie les affaires courantes avec la classe qu’on lui connaît.
L’artwork avec son côté gravure ancienne tranche avec ceux des albums précédents et s’avère plus sobre. Il reste cependant assez claire sur les thématiques qui sont le fond de commerce de Behemoth depuis ses débuts: la religion, où plutôt l’anti-christianisme. Perso, ce n’est pas pour les qualités de paroliers de Nergal que j’écoute Behemoth mais il faut admettre que le bonhomme connait son sujet (avec une licence en histoire antique se serait dommage d’écrire n’importe quoi).
Evangelion est bon bien que pour moi il ne soit pas au niveau d’un Zos Kia Cultus ou d’un Demigod. Il reste quand même largement au-dessus du reste de la production actuelle à tous les niveaux.