Entre le moment où Carcass a annoncé son nouvel album et s sortie, les anglais auront eu le temps de temps de quitter l’union européenne et la planète de tourner au ralenti pendant presque 12 mois. Pas mal.
Ce sont donc 8 ans qui séparent Surgical Steel de Torn Arteries. Entre temps Carcass aura fait de la présence sur à peu près toutes les scènes du monde pour souvent des performances de haute volée comme (cf Hellfest 2019 ou Netherlands Deathfest 2018). Puis ce fameux album a été annoncé pour être mieux reporté. On a donné aux fans un petit EP (excellent au demeurant) pour passer le temps et c’est ENFIN la délivrance.
Comme il est de coutume avec Carcass, le groupe est là où on l’attend mais sans vraiment y être. L’excellent artwork de l’artiste polonais Zbigniew Bielak (qui a sévit notamment pour Body Count, Ghost ou Enslaved) en est un bon indicateur.
vous vouliez un suite directe et immédiate à Surgical Steel? Loupé! Vous aurez à la place un hybride d’Heartwork, de Necroticism et de Swansong. Bien qu’ayant contribué à poser les bases du genre, Carcass continue à les repenser sans pour autant les renier.
Le duo Walker/Steer fait toujours merveille. Le premier par son chant éraillé – marque de fabrique du groupe – qui se voit ici parfois secondé de quelques choeurs plus gutturaux. Et le second par sa capacité à toujours sortir le riff juste au bon moment. Mais pas n’importe quel riff. On est toujours dans un style qui a le cul entre deux chaises, à lorgner tantôt dans le Thrash, tantôt de le Death avant de partir pour on ne sait quelle raison dans quelque chose de bien plus mélodique.
Plus globalement, Torn Arteries donne l’impression que Carcass s’est affranchit du poids du son retour. Un peu comme si Surgical Steel était l’étape « obligatoire » de donner aux fans ceux qu’ils veulent avant de finalement faire quelque chose qui les branche vraiment. Un peu comme cela avait été fait ave Swansong à la fin de leur première partie de carrière.
Là comme si je vous dit qu’il y a un morceau de 10 minutes qui débute à la guitare électro acoustique, à part un « wadafuk bro? » je ne vois pas trop ce qu’on peut dire. Et pourtant… c’est ce que propose Flesh Ripping Sonic Torment Limited avec son riff des enfers.
Pour autant, Carcass ne délaisse pas les figures imposées et s’en acquittent avec toute la maestria qu’on leur connaît pour mieux leur inculquer des plans plus rock N Roll et quelques arrangements inattendus. Je suis, dans le genre, très très fan des « clap clap » d’In God We Trust. Du pur Carcass sur le fond et la forme avec la petite touche de seconde degré qui va bien.
Ceci étant dit, je pense que comme Swansong en son temps, Torn Arteries va diviser les troupes. Ceux qui ne jurent que par le trio d’album des débuts et les autres. Et comme pour Swansong, ceux qui passeront à côté peuvent aller s’acheter un Rolex histoire de dire qu’ils ont réussi quelque chose dans leur vie *.
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